Une boule de feu filmée sur Toulon
Alors que des orages menaçaient, une photographe toulonnaise a filmé vendredi, depuis le fort de Six-Fours, un étrange objet s’écrasant quelque part à l’est de l’agglomération
Il est 18 h, sur le fort de Six-Fours. Ce vendredi 3 février, Audrey Collerie a pris de la hauteur pour photographier l’orage qui se prépare au-dessus de Toulon et de La Seyne. Les orages, cette photographe toulonnaise de 32 ans adore ça depuis toute gamine, quand elle les regardait derrière sa fenêtre. Alors, depuis six mois, elle parcourt la Provence pour immortaliser par l’image ces déchaînements naturels. Sauf que ce vendredi-là, rien ne se passe comme prévu. Elle sort son iPhone 5S « pour filmer l’orage », quand un objet rougeoyant non-identifié fend le ciel dans une direction sudouest/nord-est, pour s’écraser quelque part à l’est de Toulon. «Honnêtement, jamais de ma vie je n’ai vu un truc comme ça», assure la Toulonnaise. Sur la vidéo du phénomène qu’elle poste sur Facebook, on observe nettement une chose chuter très rapidement avant de «ricocher ». Reste à déterminer qu’est, au sens littéral du terme, cet objet volant non identifié.
Astéroïde ou boule de foudre ?
Un effet d’optique dû à un défaut du téléphone ? « Ça ne s’est jamais produit, et s’il y avait eu un défaut, on ne verrait sans doute pas cet effet d’éloignement », écarte Mme Collerie. Un canular pour attirer les médias ? « J’ai quatre enfants, vous croyez vraiment que des montages, je n’ai que ça à faire?» Alors quoi, un astéroïde? Plusieurs éléments plaident en faveur de cette hypothèse, notamment le caractère incandescent de l’objet céleste et sa trajectoire parfaitement rectiligne. « Ça ressemble en effet très fortement à une météorite qui brûle dans l’atmosphère avec les frottements, juge prudemment Gilles Bogaert, astrophysicien du CNRS à l’Observatoire de la Côte d’Azur, à Nice. Quant à la lumière rouge, elle peut être due à des gaz ou encore à l’humidité de l’air. Et pour l’impact, il a dû se produire sur la terre ferme, cet effet “ricochet” pouvant être le résultat du reste de l’astéroïde, qui se disperse et brûle suite au choc. » Mais l’hypothèse astéroïdale présente également ses faiblesses. «La vitesse est trop rapide, et les météorites ne rebondissent pas, estime Alessandro Morbidelli, un autre astronome du CNRS de l’Observatoire de la Côte d’Azur. Je pense plutôt à une forme de foudre… » C’est la théorie de la foudre qui a également les préférences de l’Observatoire associatif de La Seyne, alerté rapidement par Audrey Collerie. «Je pense que c’est un éclair en boule dont la lumière a été diffusée par les nuages, qui étaient bas… », estime Rosita Ravet, viceprésidente du club Antarès, en charge de l’observatoire.
Plus d’Internet au Pradet
Le problème, c’est que les boules de foudre ont tendance à avoir des trajectoires qui partent dans tous les sens. Ce qui n’est pas le cas de notre OVNI… De plus, si l’on en croit les relevés de Météo France effectués entre 13 h le 3 février et 1 h le 4 février, des impacts de foudre ont été relevés au large de Fréjus et de Saint-Tropez, mais ils ont été peu nombreux du côté de Toulon. Peut-être le test d’une arme secrète ? «À première vue, on ne relie cette vidéo à aucun événement de la Marine du week-end», glisse la Préfecture maritime. En tout cas, tout le quartier de La Garonne, au Pradet, a été privé d’Internet, certaines connexions n’ayant été rétablies que lundi. Peut-être un coup des Martiens pour envahir la Terre…