Dix-sept jeunes devant la justice après des violences à Aulnay-sous-Bois
Dix-sept jeunes étaient jugés, hier, pour les violences de ces derniers jours à Aulnay-sous-Bois, où la tension a cependant baissé d’un cran la nuit dernière après l’appel au calme de Théo, victime d’un viol présumé lors d’une arrestation. Parmi les dix-sept jeunes, cinq majeurs ont été jugés en comparution immédiate pour des faits « d’embuscade », un autre pour « attroupement avec arme et violences volontaires ». Deux des cinq majeurs ont été condamnés à six mois ferme sans mandat de dépôt, les trois autres à six mois avec sursis. Onze mineurs devaient être présentés ce mercredi au juge des enfants pour des faits « d’embuscade ». Si la nuit de mardi à mercredi a été « globalement » calme à Aulnay pour la première fois depuis samedi, des incidents ont eu lieu dans plusieurs communes de Seine-Saint-Denis. Dixsept personnes ont été interpellées, dont cinq à Aulnay-sous-Bois, pour « violences, dégradation par l’incendie et menace de mort ». Une vingtaine de véhicules ont été brûlés selon la préfecture de police, mais il y a eu très peu d’affrontements et peu d’agressions de policiers. A Tremblayen-France, une dizaine de personnes, dont plusieurs enfants, ont été intoxiquées au monoxyde de carbone après le jet d’un cocktail Molotov dans un bâtiment. Le poste de police municipale a également été endommagé. Un chauffeur de bus a été légèrement blessé à l’occasion d’un jet d’objet incendiaire dans les environs de Clichy-sous-Bois. Cet épisode de violences a été déclenché par les événements du 2 février dans la cité des 3 000, qui ont provoqué l’indignation dans les quartiers populaires et la classe politique : Théo, un jeune homme de 22 ans, aurait été violé ce jour-là avec une matraque, lors d’une arrestation brutale par des policiers. En réponse à ces incidents, le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux a annoncé qu’il allait « renforcer » les effectifs dans les quartiers et « doubler » les crédits dédiés aux « actions concourant au rapprochement police-population », en référence à un appel à projets mis en place en 2015 et qui sera doté de 1,5 million d’euros, contre un million actuellement.