Pénélope Fillon mise en examen à son tour
« Complicité et recel d’abus de biens sociaux », « recel d’escroquerie aggravée » figurent parmi les chefs d’accusation retenus par les juges
Après plusieurs heures d’audition par les juges d’instruction qui enquêtent sur ses possibles emplois fictifs à l’Assemblée nationale et à La Revue des deux mondes, Penelope Fillon a été mise en examen hier soir un peu avant 22 h 30. À moins d’un mois de la présidentielle, l’épouse du candidat de la droite à la présidentielle François Fillon a été mise en examen pour « complicité et recel de détournement de fonds publics », « complicité et recel d’abus de biens sociaux » et « recel d’escroquerie aggravée », a précisé une source judiciaire.
Une troisième mise en examen dans l’affaire
Il s’agit de la troisième mise en examen dans cette enquête après celles de François Fillon et de son ancien suppléant à l’Assemblée, Marc Joulaud. Au coeur de l’affaire qui plombe la campagne de François Fillon, l’emploi de son épouse comme assistante parlementaire de son mari et de Marc Joulaud, de 1986 à 2013 avec plusieurs interruptions, et un contrat à La Revue des deux mondes de mai 2012 à décembre 2013. Les juges cherchent à savoir si ces emplois, aux contours flous, étaient effectifs. Les investigations portent aussi sur de possibles abus de biens sociaux alors que le propriétaire de La Revue des deux mondes, l’homme d’affaires Marc Ladreit de Lacharrière, est un proche du candidat Les Républicains.
Pas de faux et d’usage de faux
Elles ont également été élargies par le parquet national financier (PNF) à des suspicions de faux et d’usage de faux et d’escroquerie aggravée. Les juges n’ont toutefois pas retenu le chef de faux et d’usage de faux dans la convocation qu’ils ont adressée à Penelope Fillon, selon des sources proches du dossier. Le délit d’escroquerie aggravée vise des documents saisis à l’Assemblée nationale, notamment une fiche de renseignements sur laquelle l’épouse du candidat a déclaré en juillet 2012 un travail mensuel de 14 heures à La Revue des deux mondes, d’après ces sources. Les enquêteurs se demandent si ce nombre d’heures aurait été minimisé pour respecter la limite légale du temps de travail cumulé alors qu’elle était à la même époque, entre juillet 2012 et novembre 2013, employée à l’Assemblée nationale.