Les énigmes de la présidentielle
Alors que nous ne sommes plus qu’à jours du premier tour de la présidentielle, jamais les Français n’ont paru aussi indécis. Certes, tous les sondages constatent que Marine Le Pen et Emmanuel Macron font la course en tête et devancent d’au moins points François Fillon, pourtant nul ne se risque à dire que le scrutin est déjà joué tant cette présidentielle est faite d’énigmes. La principale est le niveau de la participation électorale au premier tour. Jamais les électeurs n’ont paru aussi indécis à l’approche d’un scrutin élyséen. % des personnes interrogées dans un sondage Ifop publié hier voudraient voter blanc si ce vote était comptabilisé. Ce constat est confirmé par une enquête Ipsos, parue également hier, qui enregistre une abstention de %. Faut-il rappeler que la participation dans les neuf précédentes présidentielles a toujours tourné autour de %, à l’exception du rendez-vous du avril où elle tomba à , %. Ce scrutin fut, en même temps, un coup de tonnerre puisqu’il vit Jean-Marie Le Pen se qualifier au second tour face à Jacques Chirac, aux dépens de Lionel Jospin. Tous les analystes sont, au moins, d’accord sur ce point : une faible participation le avril prochain ferait le jeu de Marine Le Pen car son électorat est le plus mobilisé. C’est la deuxième énigme de ce scrutin. % des électeurs se disent encore indécis à moins de quatre semaines du vote. Du jamais vu ! Comme le disent les politologues, le vote n’est pas cristallisé. Cette indécision frappe différemment les candidats : la moitié des personnes qui, dans les sondages, soutiennent Emmanuel Macron affirment qu’elles peuvent encore changer d’avis. Ces hésitations peuvent donc bouleverser l’ordre d’arrivée final. D’autant que % des Français expriment des doutes sur la capacité d’Emmanuel Macron à occuper la fonction présidentielle. Face à ces incertitudes, Marine Le Pen est la moins menacée puisque % des personnes se prononçant pour elle dans les sondages affirment qu’elles ne changeront pas d’avis. Autant dire qu’elle est presque assurée de figurer au second tour. Bien que distancé pour la deuxième place, François Fillon a lui aussi un socle solide : % de ses électeurs dans les sondages se disent déterminés à voter en sa faveur. L’indécision est donc sa carte maîtresse pour refaire son retard. Peut-il encore convaincre en dépit des affaires ? C’est la troisième énigme qui en recouvre beaucoup d’autres : la probité sera-t-elle la clé du vote ? Jusqu’au ira le « dégagisme » et la volonté de renouvellement ? Les Français veulent-ils en finir avec le bipartisme en propulsant Macron et sa force centrale ? Y aura-t-il un vote utile à droite pour retrouver le pouvoir ? Et bien d’autres interrogations qui plongent dans un épais brouillard le sprint final qui s’engage.
« Jusqu’au ira le “dégagisme” et la volonté de renouvellement ? Les Français veulent-ils en finir avec le bipartisme en propulsant Macron ? Y aura-t-il un vote utile à droite pour retrouver le pouvoir ? »