Chinois tué par un policier : heurts à Paris et versions divergentes
La mort d’un Chinois de 56 ans, tué par un policier dimanche à Paris, dans des circonstances encore difficiles à établir, a provoqué des heurts lundi soir et l’indignation de la communauté chinoise de la capitale. Hier, à la mi-journée, une vingtaine de personnes de la communauté chinoise étaient rassemblées devant le commissariat du 19e arrondissement, près du quartier où l’homme a été tué. La veille au soir, environ 150 personnes s’étaient déjà réunies au même endroit pour protester. Des projectiles ont visé les forces de l’ordre, une voiture de police ainsi que trois autres véhicules ont été incendiés, et trois policiers ont été légèrement blessés. Trente-cinq personnes ont été interpellées. Dans un communiqué, le ministre de l’Intérieur Matthias Fekl a condamné « fermement ces violences à l’égard des forces de l’ordre » et les a assurées « de son plein soutien », appelant « au calme afin de permettre à la procédure judiciaire en cours de se dérouler dans la sérénité ».
« Un homme avec un couteau à la main »
Ces incidents sont survenus après la mort d’un père de famille chinois, Shaoyo Liu, atteint par le tir d’un policier alors qu’un de ses collègues était agressé avec des ciseaux par la victime, chez elle, selon la police. Une version contestée par la famille du défunt. Pour l’avocat de celle-ci, Me Calvin Job, « les conditions d’une bavure policière sont réunies » et « nous envisageons de porter plainte », a-t-il déclaré, se posant notamment « la question de la proportionnalité » du tir policier effectué « sans sommation ». Une source proche de l’enquête a indiqué qu’« un voisin avait appelé la police pour signaler la présence d’un homme se déplaçant dans les parties communes avec un couteau à la main ».