Manifestations historiques en Guyane pour la « journée morte »
La « journée morte » en Guyane a donné lieu hier à « la plus grosse manifestation jamais organisée » sur le territoire, de l’aveu même de la préfecture. Dans l’après-midi – hier soir en France métropolitaine –, le Premier ministre Bernard Cazeneuve a annoncé que le ministre de l’Intérieur, Matthias Fekl, et la ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts, se rendraient en Guyane aujourd’hui.
« Que l’État nous donne les moyens »
Alors que 250000 personnes vivent dans ce territoire, la préfecture comptabilisait à midi (17 h heure de Paris) respectivement entre 8000 et 10000 participants à Cayenne et entre 3 500 et 4 000 à SaintLaurent-du-Maroni, les deux plus grandes villes guyanaises. Dans Cayenne, l’avenue du Général-de-Gaulle, qui mène à la vieille ville, était noire de monde hier matin. Beaucoup de drapeaux guyanais étaient brandis, ainsi que des banderoles reprenant le slogan «noubonkésa» – « ça suffit » en créole guyanais – qui a fleuri ces derniers jours sur les nombreux barrages installés dans les villes du territoire. « Nous voulons que l’État nous donne les moyens. Ca fait trop longtemps que ça dure, l’État doit reconnaître la population guyanaise », a fait valoir une manifestante. Après l’affluence décevante de lundi, premier jour de « grève générale illimitée », les manifestations de la « journée morte » relèvent du plébiscite pour l’Union des travailleurs guyanais (UTG), dont les 37 syndicats membres ont voté à la quasi-unanimité en faveur de l’arrêt du travail.