Var-Matin (Grand Toulon)

Ça tourne mal

L’équipe de France a été victime de l’Espagne et de la vidéo utilisée pour la première fois dans l’Hexagone, qui a invalidé un but français mais accordé le deuxième but espagnol

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Un penalty de David Silva et un but de Deulofeu en seconde période au Stade de France ont fait plier les Bleus, qui n’avaient subi qu’une défaite lors de leurs 18 derniers matches - en finale de l’Euro-2016 (1-0 a.p. face au Portugal). L’équipe de Didier Deschamps avait rempli l’objectif de ce rassemblem­ent en s’imposant samedi au Luxembourg (3-1) en qualificat­ions au Mondial201­8. Elle avait ainsi conforté son statut de leader du groupe A avec trois points d’avance sur la Suède, son prochain adversaire le 9 juin à Solna, dans la banlieue de Stockholm. Idem côté espagnol, puisque la Roja l’avait emporté 4-1 contre Israël vendredi, restant ainsi en tête de son groupe devant l’Italie à la différence de buts. Alors place au match de gala. Et c’est ainsi libéré de toute pression du résultat que Deschamps a innové, en optant pour un 4-4-2 en losange, avec Kanté en sentinelle, Rabiot et le novice Tolisso en pistons, et Griezmann en soutien d’une attaque Gameiro-Mbappé.

Les éclairs de Mbappé

Oui, Mbappé : le Monégasque de 18 ans connaissai­t dans ce cadre de gala sa première titularisa­tion, après une entrée prometteus­e pour le dernier quart d’heure à Luxembourg. Et s’il a perdu son premier ballon, il s’est aussi créé la première occasion du match, d’une reprise sur un centre de Kurzawa, repoussée par De Gea (5’). De coup franc en corner obtenus, chaque prise de balle ou accélérati­on insufflait de l’élan, de la vie aux attaques françaises. Jusqu’à son remplaceme­nt par Giroud (66’), le meilleur attaquant sur le terrain était à peine majeur. Gameiro, en revanche, s’est plutôt illustré par des passes mal assurées. L’idée de DD était d’avoir deux flèches offensives à lancer en contre-attaque, sachant que la possession de balle serait espagnole. Et elle le fut, largement. La Roja n’est certes plus celle de l’âge d’or de l’incroyable triplé Euro-2008/Mondial201­0/Euro-2012, mais elle reste redoutable. Lloris s’en est aperçu : le gardien français a dû s’employer plusieurs fois, notamment sur une frappe excentrée d’Iniesta (28’) ou dans les airs. Avec son 87e match en équipe nationale, le capitaine des Bleus égalait le record de sélections pour un gardien français, détenu par Barthez, le portier des champions du monde 1998 et d’Europe 2000. Il a fêté ce record d’un crochet dans sa surface sur Morata (21’), une fantaisie rare chez lui. Comme Mbappé, Tolisso aussi connaissai­t sa première titularisa­tion, et même sa première cape. Corseté dans sa zone en première période, le milieu lyonnais s’est ensuite un peu plus lâché.

‘Grizi’ jubile et déchante

Première cape aussi pour Bakayoko, remplaçant Rabiot à la pause. Et le Monégasque a été malheureux en adressant une passe en retrait hasardeuse dans la surface française aboutissan­t à la faute de Koscielny sur Deulofeu et au penalty (68’). C’était le quatrième penalty concédé par Koscielny en 44 sélections. Le défenseur central avait auparavant failli ouvrir la marque mais sa tête était repoussée sur sa ligne par Piqué (12’), impeccable en défense aux côtés de Ramos. Mais la nouveauté marquante du match, c’était l’assistance vidéo pour l’arbitre utilisée pour la première fois en France. Les Bleus s’en souviendro­nt. Le plus espagnol des Bleus, Griezmann, en fut la première victime. Il avait beau célébrer son but avec ses coéquipier­s, «Grizi» voyait son but de la tête annulé de longues secondes plus tard en raison d’un hors-jeu de son passeur, Kurzawa, détecté par l’assistant vidéo (48’). Dommage pour Kurzawa, par ailleurs très fébrile en défense. Et la vidéo souriait décidément aux Espagnols, puisqu’à la réception d’un centre de Jordi Alba, le but de Deulofeu (78’), d’abord signalé hors-jeu par le juge de touche, a été validé là encore à l’issue d’une communicat­ion entre l’arbitre central et son assistant vidéo. Avant le match, le Stade de France avait rendu hommage à Raymond Kopa, légende française décédée en mars. Avec des images vidéo, mais en noir et blanc.

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(Photo Epa/Maxppp) Lloris attend la décision de l’arbitre qui consulte l’assistance vidéo. Elle sera défavorabl­e aux Bleus et permettra à l’Espagne de mener -.

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