Var-Matin (Grand Toulon)

Je est une autre...

- PHILIPPE DUPUY

L’histoire

Renée (Adèle Haenel) est une directrice d’école dévouée et l’épouse heureuse d’un mari aimant (Jalil Lespert) dont elle attend un enfant. Tara (Gemma Arterton) est une femme dangereuse qui vient de sortir de prison. Elles n’ont, a priori, rien en commun. Jusqu’au jour où les flics débarquent en force chez Renée et lui passent les menottes devant son mari interloqué…

Notre avis

Un conseil, si vous voulez apprécier à sa juste valeur le nouveau film d’Arnaud des Pallières (Adieu, Poussières d’Amérique, Parc, Michael Kohlhass): ne regardez pas la bande-annonce et ne lisez surtout pas le résumé officiel. Ils en dévoilent beaucoup trop. Le premier plaisir qu’Orpheline offre au spectateur est, en effet, celui de chercher à résoudre lui-même l’énigme de sa constructi­on en quatre parties distinctes. À quel moment trouverezv­ous le lien entre les quatre histoires qu’elles racontent ? Mais la réussite d’Orpheline ne tient pas qu’à la forme, sinon ce ne serait qu’un exercice de style. Comme son lointain cousin d’Amérique, Moonlight, le film d’Arnaud des Pallières sait ménager ses effets et faire naître l’émotion par petites touches, jusqu’à la révélation finale qui emporte tout. Et quel casting ! Les deux Adèle (Exarchopou­los et Haenel) enfin réunies… Le réalisateu­r a choisi de porter à l’écran l’histoire personnell­e édifiante de Christelle Berthevas (qui signe le scénario), avec un maximum de réalisme, mais en brouillant les pistes. Le résultat peut décontenan­cer, voire irriter. Trop conceptuel et manipulate­ur Orpheline ? Non, juste du cinéma. Et du bon ! «Au cinéma, l’option naturalist­e fait qu’on raconte les histoires un peu toujours de la même manière, explique Arnaud des Pallières. J’ai essayé de me donner un peu plus de liberté avec ce film. Je suis convaincu que les spectateur­s accepteron­t de jouer le jeu. »

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