Si Eros l’avait emporté...
Imaginons qu’en mai – la chair étant moins faible et l’ambition plus forte, l’épisode du Sofitel de New York n’ayant jamais eu lieu – Dominique Strauss-Khan avait été élu président dès le premier tour comme les sondages le lui promettaient, il serait, aujourd’hui, le favori pour le quinquennat suivant. Car nul doute que malgré son intérêt pour d’autres courbes, il eut inversé celle du chômage et, sans même faire appel à ses riches amis, diminué sensiblement la dette publique. L’Elysée aurait été un palais moins austère où les premières dames au lieu de se succéder, auraient cohabité comme des petites soeurs dans le harem installé au deuxième étage, là où la Pompadour recevait, jadis, ses amants. Avec une majorité féminine au gouvernement, l’ambiance aurait souvent viré de l’affectueux au torride. Ainsi, le mercredi avant le Conseil, les ministres n’auraient pas laissé, comme actuellement, leur portable au vestiaire mais ces vêtements de ville rendant plus difficiles les contacts humains. Au printemps, des bals très peu costumés auraient redonné vie à la salle des fêtes avant que l’été, un grand jacuzzi ne reçoive les invités de marque au Fort de Brégançon. DSK aurait honoré de sa présence les concours de Miss et créé un ministère du Plaisir qui, le jour de la Saint-Valentin, aurait attribué une bourse au couple ayant exprimé le plus bruyamment
son contentement amoureux.