TPM sera métropole le 1er janvier 2018
Les élus de Toulon-Provence-Méditerranée ont enteriné, hier, l’évolution de la communauté d’agglomération. Un virage historique, défendu par la grande majorité des élus
Si la séance historique a débuté en retard, elle s’est achevée, hier lors du conseil communautaire, sur des salves d’applaudissements. Même le chef de l’opposition Front national (FN), Frédéric Boccaletti, a souri face au « discours et
(la) passion », qui ont introduit le débat. Toulon-Provence-Méditerrannée (TPM) a mis officiellement le cap sur sa future métropole. La transformation, votée hier à l’unanimité des douze maires et à la majorité des conseillers communautaires, sera soumise à tous les conseils municipaux, appelés à se prononcer dans les trois prochains mois. Un décret viendra ensuite ériger TPM en métropole, ce qui devrait intervenir au plus tard le 1er janvier 2018.
«Espoir», «ambitions», « pragmatisme »
Mais pour l’heure, rien ne semble troubler la croisière métropolitaine varoise. L’éventuelle contradiction des communes relève davantage de la conjecture, du fantasme. Hier matin, l’agglomération est même déjà allée plus loin : l’assemblée a délivré une véritable démonstration de force, à travers une cohésion savamment orchestrée. Lors de l’introduction d’un débat prolixe (près d’une heure et demie), le président de TPM a donné l’exemple, listant sans note les avancées passées, expulsant les critiques sur le dos des archaïsmes. « Il faut se souvenir ,aexhorté Hubert Falco. Ne pas suivre l’évolution serait une erreur.» Sur une mer d’huile bordée par des vents favorables, les douze vice-présidents ont voté, comme un seul homme, en faveur d’une mutation colossale (lire ci-contre) .« Le pragmatisme nous dit d’y aller », a reconnu Hervé Stassinos, du Pradet. Pour Jean-Pierre Giran, maire de Hyères, «la métropole est un espoir.» Selon Gilles Vincent, maire de Saint-Mandrier, elle « est à la hauteur de nos ambitions. » Les fanatiques de joutes verbales sont restés à quai. « L’unanimité des maires est une belle surprise, je ne m’y attendais pas… », a soufflé Hubert Falco, en fin de séance. En effet, les « réserves »et« inquiétudes » des élus six-fournais et ollioulais exprimées dans nos colonnes (notre édition de mercredi) quant à la métropole se sont aujourd’hui évanouies. Au rez-dechaussée de la préfecture, Robert Beneventi (Ollioules) a étalé une absence remarquée lorsque Jean-Sébastien Vialatte (SixFours) a relayé les bienfaits de TPM, notamment en matière de tourisme.
« Respecter proximité et identité »
« J’entends dire que c’est peut-être précipité, je dis que c’est la loi et nous sommes républicains, a commenté le maire de Toulon, imperturbable. C’est simple, on prend le train ou non. » Avant de brandir la carte de l’Hexagone, tout en désignant le territoire de TPM du doigt. « Qui que ce soit, le futur président de la République passera par là ! » En choeur, les élus acquiesçaient à la « méthode TPM ». « On peut arriver
à respecter proximité et identité. J’ai été maire d’une petite commune rurale, je comprends les doutes mais il faut évoluer dans le bon sens (...) Il nous reste à être à la hauteur. » Quant au futur partage des compétences avec le Conseil départemental, il ne posera « aucun problème », rappelait le président Marc Giraud. Même Shakespeare s’invitait au débat lyrique, cité par Hubert Falco. « Ce que tu ne peux empêcher, il faut le vouloir. Les autres y arrivent, pourquoi pas nous? La capitale du Var, c’est Toulon, pas Marseille ni Nice. »