Les Nuits blanches fêtent vingt ans de succès du 7 au 9 juillet
Les jeunes révélations de la chanson francophone seront en haut de l’affiche de cette nouvelle édition, du 7 au 9 juillet. Une XXe du nom qui témoigne des ambitions musicales intactes du festival
Il a eu plus de mal que jamais à boucler sa programmation. Mais pour la XXe du nom, hors de question pour Jean Guibergia de proposer une affiche au rabais. « L’édition 2017 sera à l’image de l’énergie que son équipe déploie depuis toutes ces années : passionnée par les musiques et attentive à son public »explique-t-il en préambule. Comme à l’accoutumée, c’est donc un savant cocktail de vieux routiers de la scène et de jeunes pousses en pleine ascension qui sera servi à un public désormais si familier de ce rendez-vous estival incontournable. Pour ces familles justement en quête d’un relais musical générationnel, Bernard Lavilliers livrera un duo guitare percussion intimiste avec son compagnon de scène Dominique Mahut. Une invitation au voyage par celui qui n’a de cesse, depuis des décennies, d’abolir les frontières de la world music... de Trenchtown à Stand the ghetto… À ses côtés pour ce « Comptoir des voyageurs », Dominique Mahut, le percussionniste de génie qui a officié avec les plus grands, Barbara, Peter Gabriel, Thiéfaine ou encore Higelin. Pour ouvrir cette première soirée du 7 juillet, place aussi à Thérapie Taxi, une petite révélation électro pop-rock, dont le premier EP est encore tout frais. Une thérapie de choc pour bousculer la chanson française acoustique à coups de sons synthétiques et autres guitares électriques.
Un aperçu de la création française actuelle
Changement d’ambiance le samedi soir, avec tout ce que la chanson francophone sait produire de meilleur actuellement. A commencer par Lady Dir, ou la rencontre de deux artistes, Gaëtan Roussel et Rachida Brakni interprétant à deux voix un album écrit à quatre mains. Le chanteur de Louise Attaque et l’actrice et réalisatrice de cinéma perpétuent ici leur collaboration entreprise pour la bande originale du long-métrage De sas en sas, sorti en février dernier, mixant des textes tantôt en français, anglais ou arabe sur des mélodies folks acoustiques et intimistes. L’album Accidentally Yours est à découvrir dès la miavril. Autre temps fort de cette deuxième soirée, le groupe Radio Elvis, indéniable « coup de coeur » de Jean Guibergia. Déjà remarqués au Printemps de Bourges en 2015, puis adoubé par Les Inrocks tout comme France Inter, ils connaissent la consécration grand public en voyant leur opus Les Conquêtes, sacré « album révélation » aux Victoires de la musique. Des textes poétiques posés sur des balades oniriques font de ce trio de rock français les dignes héritiers d’une longue lignée d’artistes francophones de la carrure de Bashung à Noir Désir… Autre révélation récente, autres influences qui ne manquent pas d’éloquence. Le petit prodige du rap français et sacré Goncourt des Lycéens avec son roman Petit Pays, distille dans ses textes les anecdotes du quotidien d’un continent africain qu’il n’a finalement jamais quitté et dont il se nourrit de toute la richesse musicale. A l’occasion de sa venue au Thoronet, l’auteur donnera par ailleurs une conférence pour échanger avec des élèves du lycée Raynouard de Brignoles ayant travaillé sur son ouvrage. Aux côtés des têtes d’affiche sur la grande scène pour ces deux premières soirées, les fanfares assurant intros et changements de plateau seront comme d’habitude de la fête. Des déambulations de batucada ou d’orchestres à vent pour en mettre plein la vue et les oreilles.
Une belle équipe de bénévoles à la fête
Enfin, et parce que l’on n’a pas vingt ans tous les jours, la dernière journée du festival sera vraiment celle de la fête. Avec aussi les vieux de la vieille, ceux qui ont aidé les Nuits blanches à retrouver des jours meilleurs, venus jouer pour rien afin de renflouer les caisses. Raoul Petite, groupe percutant et déluré que l’on présente plus à force d’avoir écumé les scènes de France et d’ailleurs. El Gato Négro aussi
sera de la partie pour faire danser tout ce petit monde à grand renfort de cumbia et rythmes latino endiablés. Et comme il en faut pour tous les goûts, le rock psyché des Wayners aura aussi droit de cité. Quant à la fête des bénévoles qui oeuvrent depuis tout ce temps au service d’un festival qui n’a rien perdu de son authenticité, ils devraient être comblés à l’occasion d’un grand banquet festif et arrosé. Jean Guibergia se prend à rêver que tout le village s’associe à cette grande fête sur la place emblématique du Thoronet.