Une cache d’armes dans un immeuble du Cap d’Ail
Un fils et son père ont été placés en garde à vue après la découverte, hier, d’un véritable arsenal chez eux. Une enquête a été ouverte afin de déterminer la destination de ces armes de guerre
Il est 6 heures du matin lorsque les militaires du pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) de Menton, équipés de leurs casques et armement lourd, pénètrent dans la résidence Lou Clapas, à Cap d’Ail. Les gendarmes progressent en rangs serrés vers leur objectif : bloc B, l’appartement du gardien. C’est là qu’ils vont découvrir un petit arsenal : trois fusils d’assaut type kalachnikov, des lunettes de visée, des munitions en grande quantité et même des gilets pareballes ainsi que des boucliers d’intervention. À quoi ou à qui étaient destinées les armes découvertes hier matin à Cap-d’Ail? C’est évidemment la question à laquelle vont devoir répondre les enquêteurs de la police judiciaire (PJ) de Nice qui ont été saisis de l’enquête.
Un père et son fils en garde à vue
Ce petit arsenal appartenait semble-t-il à une famille récemment installée sur la Côte d’Azur. La mère est infirmière à Monaco. Le père a trouvé embauche au sein même de la copropriété comme gardien. Quant au fils, âgé de 29 ans, il est employé dans une supérette de la région. C’est ce dernier qui serait à l’origine de l’enquête qui a conduit à la découverte de cette cache d’armes. Il a été placé en garde à vue, tout comme son père, à la caserne Auvare de Nice. Ce presque trentenaire, qui se prénomme Romain, est déjà défavorablement connu de la justice pour divers faits de violence, d’usage de stupéfiants, d’outrage ou encore de vol. Mais c’est pour de tout autres raisons qu’il serait entré dans les radars des services de renseignement de Limoges, où il résidait, au cours de l’année 2015. Romain est alors tenté de faire l’acquisition d’un fusil d’assaut de type AK 47, autrement dit une arme de guerre. Dans quel but ?
Radicalisme ou survivalisme
Les services se sont alors inquiétés que sa passion pour les armes ne devienne un commerce… Et que son matériel militaire ne finisse entre les mains de la mouvance radicale. Une source affirme que ce Français, né dans le Pas-deCalais, se serait converti à l’Islam. Une autre le décrit plutôt comme appartenant au mouvement survivaliste, ces individus qui se préparent à survivre à l’apocalypse, notamment en s’armant. Toujours est-il que ces renseignements ont été transmis aux autorités azuréennes lorsque la famille est venue s’installer sur la Côte d’Azur. Une perquisition administrative, dans le cadre de l’état d’urgence, aurait même été envisagée. Le parquet de Nice aurait préféré la voie de la judiciarisation compte tenu du profil ambigu du suspect, et des délits présumés qui peuvent lui être reprochés. L’enquête confiée à la PJ de Nice porte avant tout sur un potentiel trafic d’armes sans préjuger de leur destination finale. Il appartient désormais à la brigade de répression du banditisme de poursuivre les investigations.