Des arrêts maladie pointent chez des policiers varois
Des policiers de terrain, au moins dans deux commissariats du Var, ont déposé des arrêts maladie, en fin de semaine dernière. Le mouvement de protestation affecte des effectifs de terrain, au sein de brigades de roulement, de jour comme nuit, principalement les polices secours. De sources concordantes, le mouvement est « majoritaire » à Sanary. À La Seyne, serait-il moins marqué, comme l’affirme une source ? Selon nos informations, neuf fonctionnaires sur onze y seraient en arrêt maladie.
Un week-end toutes les semaines
« Dépression et burn-out, voilà ce que vivent les collègues, expose Julien Ventre du syndicat Unité SGP Police dans le Var. Le mouvement de colère vient de la réforme des cycles de travail. Avec celui que la direction veut imposer, les policiers perdent sur tous les tableaux. » Refusant d’accepter ce nouveau cycle, confirmé par un comité technique en préfecture du Var la semaine dernière, un policier concerné s’explique. « Déjà que l’ancien cycle n’était pas formidable, avec seulement un week-end complet de repos toutes les six semaines. Là, c’est le coup de grâce. On y perd encore. La coupe est remplie, alors que j’ai toujours bossé avec le sourire. » L’arrêt maladie de ce policier qui a de l’ancienneté a démarré ce week-end. « On entend les grandes annonces. Car les police secours sont les premiers à intervenir. On nous promet de nous renforcer, mais dans la réalité, on est loin de tout ça. »
« Usure »
À « l’usure et la fatigue morale », s’ajoute le conflit avec la direction. Le bras de fer avait été engagé au commissariat de Toulon, où les policiers de terrain ont obtenu gain de cause. « Oui, mais avec une arrivée d’effectifs pour septembre. Et pour le moins, de l’eau va couler sous les ponts d’ici là », note un policier extérieur au conflit et qui reste critique. Dans certains départements, le mouvement perdure depuis quelques semaines. Aucune réaction de la hiérarchie, pour raison de « période de réserve ». Les équipages manquants seraient remplacés par des collègues ou des réservistes.