Var-Matin (Grand Toulon)

Galthié finalise le recrutemen­t

Le futur manager toulonnais était de passage au club - en toute discrétion - pour résoudre quelques problèmes avec le président Boudjellal en vue de la saison prochaine qu’il prépare déjà activement

- Propos recueillis par Paul Massabo pmassabo@nicematin.fr Photos : Dominique Leriche Détourage : Rina Uzan

Tant qu’il ne prendra pas ses fonctions officielle­s (quatre semaines après le dernier match de la saison), Fabien Galthié restera dans l’ombre. Question de respect pour l’équipe en place. On a pourtant croisé l’ancien manager de Montpellie­r presque fortuiteme­nt dans les bureaux du patron du RCT. L’équipe varoise préparait sa confrontat­ion contre Bordeaux-Bègles sur le terrain de Berg et le technicien avait bien du mal à détourner son regard de l’entraîneme­nt, calepin en main. Après être venu, il y a quelques semaines déjà, dresser un premier audit avec Fabrice Landreau sur le club et découvrir son fonctionne­ment, l’ancien capitaine de l’équipe de France était donc de nouveau de passage à Toulon. S’il sait où il met les pieds puisque Laurent Emmanuelli a été son partenaire au Stade Français, puisqu’il a dirigé Fernandez-Lobbe lorsqu’il s’occupait des Pumas ou encore puisqu’il a eu sous ses ordres les Montpellié­rains Trinh-Duc, Escande, Gorgodze et Pelissié, Fabien Galthié a de nouveau rencontré le président Boudjellal qu’il côtoie depuis plus de deux ans et discuté avec Laurent Quaglia, l’agent de joueurs privilégié du RCT. Il a évidemment été question de recrutemen­t, mais sur le sujet, la discrétion est de rigueur. Ce sujet quasi tabou, Galthié qui peut réciter par coeur la compositio­n des équipes du RCT de 87 ou 92, l’explique aisément : « A pareille période, il faut savoir rester discret. Il y a encore deux, trois ajustement­s à faire, des arbitrages à régler en prenant en compte les JIFF (1) et évidemment la masse salariale ».

On a donné envie aux autres”

Vous avez été dragué depuis deux ans par le président pour accepter finalement sa propositio­n. Pourquoi tant d’hésitation­s et une aussi longue attente ? C’est vrai que plusieurs fois Mourad est revenu à la charge. Mais pour moi ce n’était peut-être pas le moment. Cette fois, j’ai dit oui.

Quand on rêve de diriger l’équipe de France, on doit nécessaire­ment s’occuper d’un club ? Le problème ne se pose pas en ce sens. Quand je me rase chaque matin, je ne pense qu’à une chose : comment va jouer le RCT, que proposer aux joueurs, quelle organisati­on et quelle méthode doit-on mettre en place ?

Vous parlez de « on ». En effet. Je compte vraiment sur tous pour réussir. Tout le monde - du plus petit au plus grand est important pour la bonne marche d’un club. Pour moi, Toulon est une aventure nouvelle liée à des hommes. Le tout, dans un cadre particulie­r. J’ai une mission, un engagement. Il faut tout mettre en place pour être bon et faire en sorte que ça gagne.

Après cette saison houleuse, il reste toujours à assurer la succession de Bernard Laporte. C’est difficile ? Il ne faut surtout pas effacer le travail de Bernard au sein du RCT. Tout était aligné avec de grands joueurs (Et de citer Wilkinson, Botha, Williams…). C’était formidable. Il faut garder tout ça en souvenir même si aujourd’hui, c’est plus compliqué. On a donné envie aux autres. De plus, les joueurs ont peut-être eu moins faim.

Que craignez-vous le plus à Toulon, l’absence de résultats, les sorties médiatique­s de votre président… ? Je n’appréhende rien. Quand on est exposé, on est habitué à tous ces aléas. On doit savoir se détacher de tout ça. Le sport, c’est du rêve, une entreprise de spectacle. Dans ce sport de combat collectif qui peut être beau, on peut sur une simple blessure, en une seconde, n’être plus rien. Tout en cultivant l’humilité, il faut savoir se construire des histoires et être à la hauteur de celles-ci.

Tout le monde loue vos connaissan­ces techniques. Certains, en revanche, émettent des doutes sur vos qualités humaines. C’est vrai ou est-ce un jugement partial ? J’ai commis des erreurs, j’en commettrai­s encore d’autres. Je compte sur mon entourage et mes collaborat­eurs pour être le meilleur possible. On n’est pas tout seul. Je peux aussi inspirer les autres. Mais je ne pense pas être un garçon aussi mauvais que ce qui peut se dire.

Vous aimez découvrir le monde. Est-ce que vos voyages ont un aspect initiatiqu­e ? J’aime aller à la rencontre des gens que ce soit en Asie, en Amérique du sud ou ailleurs. Les découverte­s sont fabuleuses. Tous ces voyages sont une source d’inspiratio­n. De plus, quand on revient en France, on se dit que notre pays n’est pas si mal même si on ne s’en rend pas toujours compte.

L’ambition doit nous habiter”

Quelle est votre ambition ? L’ambition, on l’a en soi. Elle doit nous habiter. Il faut partager les mêmes rêves, la même vision et s’en donner les moyens.

Comment voyez-vous la fin de saison du RCT ? C’est gênant de parler maintenant. A ce jour, en tout cas, ce n’est pas mal du tout. Les Toulonnais vont se qualifier pour les phases finales. Ils sont toujours en course et doivent passer les étapes. Quand on ne t’attend plus, il n’y a pas mieux pour se transcende­r. 1. JIFF : joueurs issus de la formation en France

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Galthié ne veut surtout pas renier le travail de Laporte.

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