« Deux années de suite, c’est dramatique pour nos exploitations »
« La pluie fine tombée ces dernières 48 heures pourrait aider à la reprise de la végétation s’il n’y a pas un autre coup de froid comme annoncé pour cette fin de semaine, mais malheureusement, j’ai l’expérience de l’année dernière », explique Ludovic Balcon, désabusé. Le vice-président des Vignerons de la Provence verte (Brignoles, Bras, Garéoult, Tavernes) estime avoir 90 % de pertes sur trente des trente et un hectares qu’il cultive.
Correns : Ça va être une catastrophe
« Tout le secteur a été très touché, Garéoult un peu moins. Deux années de suite, c’est difficile, d’autant que là, c’est un gros dégât » précise-t-il. Les rendements seront beaucoup plus faibles, « alors qu’il faudra tout de même payer les frais de cave », redoute-t-il. L’appréhension règne aussi chez les Vignerons de Correns. Leur président, Fabien Mistre, annonce des pertes à 60 % sur le volume total et précise : « Je pense qu’on ne fera pas 500 hectolitres en IGP Vin de Pays, au lieu de 5000 habituellement ». Il souligne que «certains exploitants ont tout perdu, avec 90 % à 100 % des vignes touchées ». La reprise de la végétation ne lui donne guère d’espoir : « On a déjà vu ça après le gel du 27 avril 2016. Il était remonté à peine 10 %, soit une tonne sur dix tonnes de raisin ». À ses yeux, le bilan est catastrophique, avec un manque de vin pour les domaines et pour la cave. « On a huit salariés. On n’espère pas arriver au chômage technique. Le vin, c’est la plus grosse économie du village. »
Compliqué pour les jeunes exploitants
Il est inquiet surtout parce que « deux années consécutives, c’est dramatique pour nos exploitations. On va taper dans nos fonds de roulement, nos trésoreries. Ce sera compliqué pour les jeunes agriculteurs qui n’ont pas les reins solides ». Voulant rassurer des clients dont Fabien Mistre souhaite qu’ils «vont nous rester fidèles », il assure que les viticulteurs ont des solutions pour répondre à la demande. «On va trouver du vin et on espère que les douanes et l’administration nous faciliteront la tâche ».