La Syrie accuse Israël de tirs de missiles
La Syrie a accusé son voisin israélien d’avoir provoqué une énorme explosion, hier, en tirant des missiles sur une position militaire, près de l’aéroport international de Damas. L’État hébreu, qui confirme rarement ses nombreuses attaques lancées en territoire syrien depuis le début de la guerre civile en 2011, a laissé entendre qu’il pourrait en être l’auteur. Si son implication se confirmait, il s’agirait de la deuxième attaque menée en quatre jours par Israël contre des cibles en Syrie. « Une position militaire au sud-ouest de l’aéroport international de Damas a été la cible à l’aube d’une agression israélienne avec plusieurs missiles (...) », qui a provoqué des dégâts matériels, a indiqué l’agence officielle Sana citant une source militaire. Elle n’a pas précisé s’il s’agissait d’une position syrienne. L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a lui indiqué qu’un dépôt d’armes, vraisemblablement appartenant au Hezbollah libanais, avait explosé près de l’aéroport sans fournir d’autres détails. La plus grande partie de l’entrepôt était vide, a dit l’ONG.
L’appel à la retenue de la Russie
Bête noire d’Israël, le Hezbollah combat au côté du régime de Bachar alAssad contre rebelles et djihadistes. Selon la télévision Al-Manar du Hezbollah, l’explosion, « vraisemblablement due à un raid aérien israélien » s’est « produite dans des dépôts de fuel et un entrepôt ». En Israël, le ministre du Renseignement Israël Katz a déclaré que la frappe présumée était « cohérente » avec la politique israélienne, sans confirmer une responsabilité de son pays. La Russie, autre allié de poids du régime syrien, a appelé « tous les pays » àla « retenue » et a mis en garde contre une « montée des tensions » en Syrie, selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Israël s’alarme de la présence en Syrie du Hezbollah et de forces envoyées par l’Iran, son autre ennemi juré, pour prêter main-forte au régime. Mi-mars, Israël et la Syrie ont connu leur plus sérieux incident depuis le début du conflit syrien. Un raid israélien près de Palmyre (centre) sur des cibles présentées par Israël comme liées au Hezbollah a provoqué une riposte de l’armée de l’air syrienne et un tir de missile en direction d’Israël a été intercepté. Israël avait reconnu ce raid contre le Hezbollah, soutenu par Téhéran. « Quand l’on identifie des tentatives de transfert d’armes sophistiquées au Hezbollah et que nous avons des informations des services de renseignement à ce sujet, nous agissons pour les prévenir », avait alors dit le Premier ministre Benjamin Netanyahu.