Les deux France

« Il y a une France qui est fracturée politiquement, territorialement, moralement. Le clivage droite-gauche n’apporte plus les réponses efficaces. Deux éléments sont différents par rapport à la situation de  : il n’y a pas de front républicain et il y a des partis classiques, PS et Républicains, qui veulent en quelque sorte enjamber cette élection présidentielle et dire : “Nous allons reprendre nos droits après, nous sommes prêts pour les législatives”. Ils n’ont fondamentalement pas compris ce qui vient de se passer. Les fractures de la France ont acté l’impuissance des partis politiques classiques à y répondre. Nous avons dimanche soir tourné la page de la vie politique française de ces trente dernières années. Il y a simplement  % des suffrages exprimés qui se sont reconnus dans les deux grands partis. Cela n’est jamais arrivé. À côté de cela, vous avez quasiment la moitié des Français qui se sont retrouvés entre l’offre que je porte et celle de Marine Le Pen. Pour autant, je ne considère pas qu’il y a une France assignée à résidence et que mon projet parle uniquement à la France des nantis, des heureux, à ceux qui réussissent. Ce qui est sûr, c’est qu’aujourd’hui, le Front national a réussi à s’installer dans une France inquiète de la mondialisation, dans une France en colère, dans une France indignée. Face à cela, quel est le défi pour moi dans les jours, mais surtout les années qui viennent ? C’est de pouvoir réconcilier ces deux France et avoir un projet qui apporte une réponse à chacune d’entre elles. »