Var-Matin (Grand Toulon)

Procès de Francis Heaulme : sa soeur lui demande la vérité

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La chaîne d’info CNews (groupe Canal +) a décidé de suspendre d’antenne sa présentatr­ice Audrey Pulvar pour avoir signé une pétition féministe contre Marine Le Pen et pour Emmanuel Macron, a annoncé une porte-parole de la chaîne, confirmant une informatio­n du Parisien. La signature de la journalist­e a été critiquée par David Rachline, sénateur maire de Fréjus, qui dans un tweet mercredi a déclaré : Partialité d’@AudreyPulv­ar : j’écris au directeur de la rédaction de @CNEWS. Il doit suspendre sa participat­ion aux émissions politiques !. La présentatr­ice, qui anime le dimanche sur CNews Le Grand Rendez-vous et l’émission politique Le grand journal de la présidenti­elle, sera suspendue d’antenne jusqu’à la fin de la campagne le 7 mai, a précisé la porte-parole. Cette décision a été prise au nom de la « déontologi­e » et de « la nécessité d’un devoir de réserve » des journalist­es qui ne doivent « pas préciser pour qui ils votent », a fait valoir CNews. « Audrey Pulvar suspendue par CNews pour une signature contre le FN ??? Décidément la République a perdu du terrain », a twitté, hier matin la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem. Comment Francis Heaulme est-il devenu Francis Heaulme ? Famille, proches, experts, ont commencé à esquisser, hier, le portrait du « routard du crime», jugé depuis mardi par la cour d’assises de Metz pour le meurtre de deux enfants en 1986 à Montigny-lès-Metz. Cheveux bruns, courts, extrêmemen­t mince, Christine Heaulme, sa soeur, flotte un peu dans sa doudoune kaki quand elle se présente à la barre.

«Est-ce que c’est toi qui as tué ? »

« Aujourd’hui je voudrais dire à mon frère : je serai toujours là pour toi Francis. On va y arriver. T’es dans un tunnel noir, mais tu vas voir la lumière », lance-t-elle, se retournant vers le box dans lequel il est assis. «Est-ce que c’est toi qui as tué?». «Non, c’est pas moi », répond Heaulme, en larmes, avant d’être interrompu par le président. La cour veut entendre Christine sur leur enfance, leurs vies de jeunes adultes. Suit le récit d’une vie de famille avec beaucoup d’alcool – même si le mot « alcoolique » fait tiquer Christine. « Mon père, le problème qu’il avait, c’était que c’était un dingue de tiercé, de tarot. Le vendredi, il rentrait, il était ivre ». De l’alcool, et de la violence – un père qui « correction­ne » Francis, qui ne l’aime pas, qui l’appelle « le boucaque. Ça veut dire arabe, et mon père, il est raciste ». Qui frappe également sa femme, « le vendredi, quand il rentrait du tarot ». « Si mon frère avait eu plus d’amour de mon père, ça se serait peut-être pas passé comme ça… », avance Christine, avant que sa voix ne se charge de culpabilit­é. « J’ai rencontré un homme. J’avais 18 ans. Et aujourd’hui je m’en veux. J’ai abandonné mon frère pour un homme. » Des neuf meurtres pour lesquels il a été condamné, Francis Heaulme n’en a avoué qu’un seul à sa soeur : celui de Sylvie Rossi pour lequel il a été condamné en 2004. Quant aux meurtres de Cyril Beining et Alexandre Beckrich, 8 ans, dont les corps furent retrouvés le 28 septembre 1986 sur un talus SNCF de Montignylè­s-Metz, le crâne enfoncé à coups de pierre, il les a toujours niés.

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de la présidenti­elle  mai.

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