« Mon père était le premier à aller voter »
l’occasion de la diffusion d’Un Français nommé Gabin, sur France 3, Mathias Moncorgé raconte son père
L e documentaire Un Français nommé Gabin retrace, à travers ses films et des archives familiales, la vie et la carrière de l’acteur disparu en 1976. Son fils Mathias Mon corgé nous en parle. « On a tous en nous quelque chose de Jean Gabin. Et si ce n’est pas nous, c’est quelqu’un de notre famille », affirme Yves Jeuland qui, avec François Aymé,sig ne le documentaire Un Français nommé
Gabin. Près de lui, Mathias Moncorgé, le fils de l’acteur, dont le physique rappelle en tout point celui de son père – yeux myosotis, lèvres minces, corpulence rassurante et même ton définitif –, égrène ses souvenirs. Le réalisateur souligne que l’acteur a su incarner tous les Français, de l’ ouvrier au Président, et il rappelle la phrase d’ Au diardà propos de Gabin: « C’est un homme de gauche au quelles gens de gauche ont fini par donner des idées de droite ». De même, Mathias raconte :« Il ne disait pas pour qui il votait, mais les jours d’élection, il était le premier à y aller. Maman lui disait “attends-moi”, mais il était déjà parti… » Mathias Mon corgé parle aussi des femmes qui ont traversé la vie des on père. L’ artiste G ab y Basset « avec laquelle il est resté en bons termes », la seconde « dont le divorce fut si difficilequ’unjour,lacroisant accompagné de maman [Dominique Fournier, ndlr], il s’est exclamé : “Ciel, ma femme !” ». Mathias regrette den’avoirpasrencontréMarlène Dietrich. « À l'époque, je protégeais maman », confie-t-il. Il se souvient aussi combien son père appréciait la jeune génération d’artistes. Claude François en particulier, « qui, avec sa rigueur et ses Clodettes, lui rappelait ses propres années de music-hall ». Mais aussiDanielGuichard,dontla chanson « Mon vieux était sa préférée»etJohnnyHallyday: «Unjourlechanteurpassantà côté de lui à moto l’a félicité. Il était heureux et surpris : “Il m’a tutoyé !” Il aurait aimé aussi rencontrer Walt Disney… » La dent dure, Jean GabinsebrouillaavecJeanRenoirquiavaitréclamélanationalité américaine pendant la guerre.Sonfilstientdelui.Ilen veut à Delon et à Belmondo pouravoirrenoncéaudernier moment à un direct de « Sacrée soirée » en 1992 lui rendant hommage. « Maman a eu un malaise. Je ne leur ai pas pardonné»,souligneMathias. Aurait-il pu lui aussi faire l’acteur ? « Jamais. Mon père l’a été pour faire plaisir à son père, comédien d’opérette. Moi j’ai fait le métier que mon père voulait que je fasse. »