Maltraitances à l’abattoir du Vigan : mois avec sursis pour un ex-employé
Le principal prévenu du procès emblématique pour maltraitances survenues à l’abattoir du Vigan, dans le Gard, et révélées par l’association L214 a été condamné, hier, à huit mois de prison avec sursis et 600 euros d’amende par le tribunal correctionnel d’Alès. « Les véritables responsables ne sont pas là, les employés n’avaient aucun garde-fou. On n’a jamais vu le directeur qui n’a pas été inquiété, ni les services vétérinaires qui doivent impérativement contrôler ce qui se passe dans les abattoirs », a déploré Claire Stazorinski, présidente de l’Alliance anti-corrida, partie civile au procès. Celle-ci a dit espérer un prochain renforcement de la loi sur la protection des animaux. Marc Soulier, 24 ans, contre qui le procureur Nicolas Hennebelle avait requis un an de prison avec sursis et 3400 euros d’amende, s’est aussi vu interdire d’exercer en abattoir pendant cinq ans. Au civil, Marc Soulier a aussi été condamné à verser 600 euros à neuf associations de défense des animaux parties civiles dont L214, ou la Société protectrice des animaux (SPA), soit un total de 5400 euros.
Impossibilité de dater les vidéos
Ses deux co-prévenus Gilles Estève et Nicolas Granier, également employés de l’établissement et contre lesquels des peines de 150 et 600 euros d’amende avaient été requises, n’ont en revanche pas été condamnés en raison de la prescription frappant les faits qui leur étaient reprochés, a jugé le tribunal. Ce dernier a mis en avant l’impossibilité à dater les vidéos qui ont servi de base à l’accusation. La communauté de communes du Pays viganais, qui gérait l’abattoir, a été condamnée à 3 500 euros d’amende, contre 6000 euros demandés par le procureur Nicolas Hennebelle. L’affaire avait éclaté en février 2016 avec la diffusion des images choc par l’association L214, fondée par un couple de « vegans » qui militent contre la consommation de tout produit animal, et plus particulièrement de viande. Ces images tournées en caméra cachée – une méthode contestée par la défense lors du procès, les 23 et 24 mars – montraient des animaux mal étourdis, égorgés ou recevant des coups répétés à la matraque électrique et avaient immédiatement suscité une vague de réprobation.