Épargnés par miracle…
Hier, à cette même place, je protestais avec toute la véhémence que m’inspirait un dirigisme faisant bon marché de la direction des entreprises audiovisuelles et du talent de leurs salariés. Aujourd’hui, je dois reconnaître que la presse écrite a échappé à toutes les contraintes édictées par le CSA. Heureusement, pour les journaux dits d’opinion qui ne cachent pas leur attachement à certaines idées et à certain leader en oubliant volontairement les autres. Résultat : on a écarté des caméras les journalistes que leur expérience rendait les plus opérationnels dans ce délicat domaine du duel verbal où il s’agit de pousser hors de leur retranchement les finalistes du principal match de la démocratie. Précédemment, on avait accordé le même temps pour se montrer et s’exprimer à ceux qui avaient de vraies chances de l’emporter et à ceux qui n’entreront jamais à l’Élysée qu’à la faveur de la Journée du Patrimoine. Ainsi, Philippe Poutou, François Asselineau et Jean Lassalle ont-ils acquis une authentique célébrité. Pour combien de temps ? Pour quel usage ? Les alliances nouées pour les prochaines législatives permettront d’en savoir davantage. Quant à M. Cheminade dont le manque de charisme se confirme d’un scrutin à l’autre, il se consolera avec la notoriété non qualitative dispensée par les petits écrans en obtenant désormais une meilleure
table dans les restaurants.