Var-Matin (Grand Toulon)

Portrait chinois du métalleux

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Difficile de définir un fan inconditio­nnel de hard-rock et de métal. A1ors pour tenter d’y voir plus clair, Var Matin vous propose un petit portrait chinois du métalleux…

S’il était une coupe de cheveux ?

Ne donnons pas dans le sectarisme : on peut très bien aimer le métal sans avoir un cheveu sur le caillou. Mais la coupe reine du métalleux, c’est une longue crinière de cheveux longs détachés. « Si on arrive à faire bouger la tête à notre public comme s’il écoutait du funk, c’est qu’on a gagné », explique Alexis Iori, guitariste des Slaveyes. Et bouger la tête en faisant tournoyer sa chevelure, c’est beaucoup plus stylé. CQFD.

S’il était une boisson ?

Là-dessus, le doute n’est pas permis. A voir les flots de Desperados et de Heineken qui s’écoulent lors des concerts de métal et de hardrock, si notre métalleux se réincarnai­t en breuvage, ce serait inévitable­ment en chope de bière. Pourquoi cette passion pour le houblon fermenté ? Qui sait, peut-être un hommage aux Vikings qui buvaient de la cervoise dans le crâne de leurs ennemis…

S’il était un animal ?

Cela peut surprendre, mais c’est bien le Bisounours qui est l’être vivant le plus proche du métalleux. Meryl Oustrières, animatrice de l’émission South of Heavy - sur la radio fréjusienn­e Mosaïque FM- et programmat­rice métal pour la salle El Mariachi, éclaire le choix de cette comparaiso­n iconoclast­e. « Beaucoup de choses dans le métal relèvent de la mise en scène. Sans compter que beaucoup de métalleux sont des personnes très timides, qui vont ensuite se lâcher dans la musique. Et puis quand on est dans un lieu, on est tellement content de pouvoir écouter du métal qu’on est hyper-respectueu­x de la salle. » Et ce n’est pas Tony, le président du club de motards Banditos, chargé de gérer El Mariachi, qui contredira Meryl. « Ona déjà organisé des soirées technos, c’était ingérable… », lâche le biker .« Parfois, j’emmène ma fille de 5 ans dans des concerts, continue Meryl. Vous pensez vraiment que je le ferai si c’était violent ? »

S’il était une discipline universita­ire ?

Oubliez la démonologi­e, les maths ou la sociologie. C’est vers la psychologi­e des profondeur­s qu’il faut se tourner. « Le métal a une violence qui est en réalité une sorte d’exutoire, comme faire de la boxe ou bien conduire très vite », estime Meryl. Voilà une bonne nouvelle pour tous les pervers polymorphe­s souhaitant dépasser leur complexe d’OEdipe.

S’il était une catégorie socio-profession­nelle?

C’est le joker de cet article. Car les métalleux frappent par la diversité de leurs origines. Est-ce une musique de jeunes ? « J’ai bien été jeune un jour ! », lance Patrick Gioan, 57 ans et inconditio­nnel de Motörhead. Sans compter qu’une grande partie des musiciens de métal exerce un métier à côté. L’exemple des Toulonnais de Slaveyes est frappant : le batteur Alexis Barrale est facteur, les guitariste­s Alexis Iuri et Anthony Rabertin sont respective­ment luthier et charcutier, tandis que le chanteur Tony Amato est chauffeur-livreur. Mais l’amour des sons des grattes électrifié­es et des grosses caisses et plus fort que tout ! Métalleux de tous les pays, unissez-vous !

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(Photo S. F.) Si Christophe Gain, le guitariste des Oil Carter, était un objet, ce serait sa Gibson fétiche.

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