Quid du bruit ?
Le hard rock et le métal, ce n’est un récital pour clavecin. Qui imagine sérieusement un solo endiablé de guitare électrique réalisé avec la même intensité sonore qu’un air de Jean-Baptiste Lully ? C’est bien simple, personne. Oui, mais sauf que les sons amplifiés des batteries et des voix rocailleuses ont un adversaire de taille : la réglementation. A Toulon, les « bruits de voisinages » sont régis par l’arrêté préfectoral du 20
septembre 2002. Reprenant le décret n° 98-1143 du 15 décembre 1998, il limite le bruit de la musique amplifiée émise par les bars et autres salles de concerts entre 105 et 120
décibels. Et oblige les établissements à côté des habitations à effectuer des travaux d’isolement acoustique. Alors, c’est assez pour kiffer son gros riff de guitare ? « 100 décibels, c’est quand même pas loin d’un marteau-piqueur… », glisse Rémy Leggenini, de l’association Tandem. Du côté de la mairie, on estime le nombre de plainte des riverains contre le bruit de la musique à une dizaine par an. Mais d’autres n’hésitent pas à pointer le manque de sens de la movida de certains. « J’ai un pote qui avait un resto accueillant des groupes de rock,
jusqu’à ce qu’un voisin se plaigne, soupire Nathalie Doré, du club de motards MC Morts Subites. Il a dû fermer, et avec un crédit sur le
dos… »