Ce soir, le grand débat
Nathalie Saint-Cricq et Christophe Jakubyszyn animent le débat de l’entre-deux-tours, retransmis sur France 2 et TF1
Ce devait être le duo Gilles Bouleau-David Pujadas, mais c’était sans compter avec le veto du CSA. Finalement, le débat de l’entre-deuxtours entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron sera arbitré ce soir par Nathalie Sa in t-Cricq (France 2) et Christophe Jakubyszyn (TF1). Décryptage avec les deux journalistes politiques.
Ce débat est une grande première pour vous ?
Christophe Jakubyszyn : Effectivement, mais, en même temps, ces débats n’ont lieu que tous les cinq ans ! Ça se prépare très sérieusement.
Comment vous y êtesvous préparés ?
Nathalie SaintCricq : J’ai visionné les débats précédents et j’ai surtout fait une compilation de tout ce que Marine Le Pen et Emmanuel Macron avaient pu déclarer ou faire au long de la campagne. C.J. : Il faut maîtriser parfaitement le programme des deux candidats, être vigilant sur tout. Nous avons préparé 80 à 100 questions alors que nous n’en poserons vraisemblablement que 30.
Ce débat s’annonce virulent. Comment allezvous maintenir l’ordre ?
C.J. : Il faut qu’ils mesurent bien, l’un et l’autre, les risques qu’ils prendraient à être belliqueux, dont celui d’écorner leur stature présidentielle. Depuis plusieurs jours, les interpellations sont extrêmement acerbes et violentes, mais un débat c’est autre chose. N.S.C. : La tension est présente dans tous les débats, peutêtre plus cette foisci. Nous ferons en sorte que les principales questions qui intéressent les Français soient posées. C.J. : En tout cas, nous serons très humbles : nous avons avant tout un rôle de médiateur.
Ce n’est pas frustrant pour un journaliste politique ?
N.S.C. : Ça ne veut pas dire que nous serons des passeplats. Mais, en cette période de stricte égalité de temps de parole, il est impossible de mener une véritable interview politique. C.J. : Le moment que nous allons vivre est énorme. Rien que pour ça, ce n’est pas frustrant ! C’est tellement incroyable…
Vous avez failli ne pas en être…
C.J. : C’est le seul débat où les candidats et le CSA ont un droit de regard… N.S.-C. : Nous sommes le plan B qui n’enlève rien à notre légitimité.
Quel débat vous a marqué ?
N.S.C. : MitterrandChirac, en 1988, au moment où ils se regardent dans les yeux : on sait qu’un des deux ment. On ne sait pas lequel et celui qui ment est sans doute celui qui a le moins l’air de mentir !