Une leçon à méditer
Monaco et Lyon, défaits 2-0 et 4-1 mercredi en demi-finales aller des deux coupes d’Europe, ont semblé atteindre leurs limites
La Ligue 1 n’avait jamais vu deux de ses représentants jouer le même jour une demi-finale continentale. Las, l’OL a été puni 4-1 à Amsterdam en Europa League et la flamboyante ASM complètement éteinte chez elle par les Turinois (2-0) en Ligue des champions. La leçon a donc commencé par un cours d’histoire, face à deux institutions de légende, figurant parmi les cinq clubs à avoir remporté les trois coupes d’Europe (avec Barcelone, le Bayern et Chelsea). Monaco et ses deux finales perdues (C2 1992 et C1 2004) n’est qu’un nobliau du Vieux Continent face à la Juve (2 C1, 1 C2, 3 C3), l’attaque qui file vers la centaine de buts en L1 (95 actuellement) n’a pas trouvé la faille contre le géant italien et sa culture séculaire de la défense. « C’était un adversaire très difficile à jouer, très bien organisé », a salué le vice-président de Monaco, Vadim Vasyliev.
Juve, Ajax : deux modèles
Le modèle des dirigeants monégasques, former ou post-former de brillants jeunes joueurs pour les revendre une fortune, a souffert de la comparaison avec la Juve, qui construit patiemment cette équipe depuis cinq ou six saisons. Dans la première demi-finale de la journée, Lyon, meilleur club formateur français depuis 20 ans, a été corrigé par un autre modèle du genre, l’Ajax. Disparu du top niveau depuis une dizaine d’années, le club d’Amsterdam, régulièrement pillé par les grosses écuries européennes, a encore réussi à sortir une nouvelle génération. Elle est symbolisée par le fils de Patrick Kluivert, Justin, 17 ans. Ces revers montrent le chemin à parcourir pour le foot français.
Dix finales perdues sur douze, par les clubs français
Or, malgré ces deux éliminations qui se profilent, le bilan reste correct. La France n’avait plus placé deux clubs dans le dernier carré depuis 2004, l’année des finales perdues de Monaco et Marseille (en Europa League). Au moins l’OL et l’ASM auront-ils amassé de l’expérience, ingrédient qui fait cruellement défaut au foot français, en se frottant au gratin. Car la L1 connaît un des plafonds de verre les plus bas parmi les cinq grands championnats : l’OM en 1993 (C1) et le PSG en 1996 (C2) ont remporté les deux seules coupes d’Europe du pays, pour dix défaites en douze finales !