L’ex professeur a téléchargé des vidéos X de mineurs
Il a enseigné dans les années 2000 et se déclare électricien. Ce quinquagénaire toulonnais a été condamné, hier, à deux ans de prison dans le cadre de ce dossier de pédopornographie
« Cela m’arrivait même quand je ne voulais pas. Ma barrière à ne pas vouloir n’était pas bien épaisse. » Ces propos, au sujet du téléchargement de plus de quatre cents fichiers de vidéos contenant des images de mineurs âgés de 10 à 17 ans dans des situations sexuelles, ont été tenus par un Toulonnais de 54 ans lors de sa garde à vue. Repéré par les enquêteurs spécialisés en cybercriminalité, Thierry M. a été poursuivi pour diffusion, détention et mise à disposition d’images pédopornographiques via un site de « peer to peer » (partages de données, Ndlr).
Pendant deux ans
Placé sous contrôle judiciaire le 29 mars 2017, l’homme a été jugé, hier, devant le tribunal correctionnel de Toulon statuant en chambre des comparutions immédiates. Et les propos tenus devant les enquêteurs ont été édulcorés face aux magistrats. Minimisés jusqu’à prétendre n’avoir pas voulu télécharger des scènes d’enfants dans des positions non équivoques et avoir voulu les effacer. En assurant en outre ne pas avoir d’attirance pour les enfants… Celui qui se déclare aujourd’hui électricien, avec un salaire avoisinant les 500 euros, ancien ingénieur et enseignant dans les années
(1) 2000, a été longuement interrogé à la barre. « Avezvous des enfants ?, l’a questionné la présidente. - Et donc ? - Je vous demande si vous avez des enfants, des nièces, des neveux ? - Non, a-t-il répondu avec une certaine rigidité. - Ressentez-vous quelque chose de particulier vis-à-vis des enfants ? - Jusqu’à cette année, rien de particulier .» L’occasion de rappeler que les faits se sont déroulés du 1er janvier 2015 au 17 janvier 2017. - Avez-vous consulté un psychiatre ? - On m’en a fait l’obligation [obligation découlant de son contrôle judiciaire, Ndlr]. Mais le passage à l’acte est impossible, s’est défendu le quinquagénaire, alternant un sourire avec un visage totalement fermé. Interrogé sur le système de téléchargement de fichiers, il n’a pas hésité à répondre à la représentante du parquet de Toulon : «Ce n’est pas confidentiel (...). Je vous encourage à... - Vous ne m’encouragez à rien. Et surtout pas à cela », at-elle riposté. Face aux deux années d’emprisonnement (dont un an avec un sursis mise à l’épreuve de trois ans), à l’interdiction d’exercer une activité en relation avec les mineurs, Me Richard Gianelli, avocat du prévenu, a fait le distinguo entre les fichiers téléchargés et les fichiers visionnés démontrant que son client n’avait pas cherché sciemment des vidéos pédopornographiques. « Il n’a pas fait de recherches volontaires e,t quand il s’est aperçu de la teneur des fichiers, il les a effacés. »
Inscrit au fichier des délinquants sexuels
Cette version n’a pas convaincu le tribunal qui a suivi les réquisitions du parquet de Toulon. Thierry M. a été condamné à deux ans de prison (dont un assorti d’un sursis avec mise à l’épreuve). Il devra se soumettre à une obligation de soins et il lui est interdit d’exercer une activité en lien avec des mineurs. Il fera l’objet d’une inscription sur le fichier des délinquants sexuels et devra se rendre aux convocations du juge d’application des peines (avec déclaration, chaque année, de son adresse et de tout changement de domicile). L’homme est reparti libre. 1.Il n’a pas précisé son lieu d’affectation. Il a indiqué avoir cessé d’exercer car il n’était « pas capable de tenir une classe ».