« Travailler sur le fonctionnement de l’hôpital »
Professeur Thierry Piche, président de la CME du CHU de Nice
Le Pr Thierry Piche est le président de la CME (Commission médicale d’établissement) du CHU de Nice. Il attend beaucoup d’Agnès Buzyn. Les dossiers sont nombreux. Mais d’abord, il analyse son parcours : « Elle est médecin, spécialisée en hématologie, a de l’expérience à la HAS (Haute autorité de santé, Ndlr), à l’INCA (Institut national du cancer)... Elle doit donc connaître les problématiques qui se posent. » Le Pr Piche espère des «actions très fortes sur la prévention : sur les maladies chroniques, le dépistage des cancers colorectaux et du sein… Il faut également accentuer la prévention sur l’alcool, le tabac, le cannabis mais aussi sur les questions de nutrition car ce sont les principaux facteurs de risque dans les maladies chroniques et le cancer ! » « Le mode de fonctionnement et de financement des hôpitaux sont des sujets majeurs. » Le président de la CME préconise notamment d’accentuer la flexibilité dans le fonctionnement des hôpitaux mais aussi une modification de la T2A (Tarification à l’activité). « Elle a des avantages pour les actes bien standardisés mais vues les évolutions en santé (l’augmentation des pathologies chroniques entre autres), elle ne permet pas une bonne évaluation. Il devrait y avoir un remboursement au niveau du parcours de soin. Si on gagnait en visibilité au niveau de ce parcours de soin, on pourrait mettre en place un remboursement plus adapté.» Concernant les hôpitaux, le médecin attend de la ministre qu’elle s’engage dans le «virage managérial en passant à un management participatif de l’ensemble des acteurs avec des délégations de responsabilité et des contrats d’objectifs plus clairs. » Sur l’attractivité des carrières hospitalières : « revoir les statuts de la fonction publique dans les hôpitaux qui datent de l’ordonnance de 1958 ». Le Pr Piche estime que «la ville et l’hôpital doivent se parler. Pour cela, on a besoin de nouveaux modèles de systèmes d’information, de décloisonner la santé au niveau du territoire.»