Vers un retour d’Halfpenny ?
Alors que l’absence du buteur gallois pour une éventuelle finale semblait actée, Richard Cockerill a laissé entendre vendredi que la situation pouvait encore évoluer
Le RCT a donc une fois encore réussi à se hisser jusqu’en demi-finale du Top 14, cette fois à l’issue d’un match très engagé où il aura dû puiser dans ses ressources. C’est presque stupéfiant compte tenu du déroulement de la saison... Et cela mérite de vives félicitations car cela lui a déjà permis, a minima, d’atteindre l’objectif des demi-finales visé par Mourad Boudjellal en début de saison. Mais, à courage et à forces presque égales, on était quand même en droit de se demander vendredi soir ce qu’il serait advenu à la fin du match s’il n’avait pas joué à domicile et bénéficié du concours exceptionnel de Leigh Halfpenny. Avec 21 points inscrits sur 26, l’arrière buteur gallois a joué un rôle déterminant dans ce match, et nous a même rappelés le bon temps où Jonny Wilkinson portait presque tout seul le RCT vers les sommets en même temps qu’il ruinait le moral de ses adversaires... C’est dire s’il a réussi son coup... Jamais avare de compliments envers ses joueurs, Richard Cockerill, presque plus Toulonnais que les Toulonnais, l’a juste qualifié de « meilleur arrière du monde » à la fin... C’est sans doute un peu exagéré. Mais cela met encore un peu plus en lumière la performance du Gallois, l’importance de son jeu au pied, et pas seulement, pour le rendement du RCT et notamment dans les rencontres couperet...
Ce que l’on croyait...
On sait depuis quelques jours déjà que Leigh, bien que convoqué dès la fin mai par les Lions britanniques pour une nouvelle tournée dans l’hémisphère sud pourra disputer la demi-finale vendredi à Marseille. Mais il semblait acquis que Warren Gatland, le sélectionneur des Lions, ne lui accorderait aucune dérogation pour disputer une éventuelle finale. C’est tout du moins ce que l’on croyait jusqu’à ce que Richard Cockerill relance, à demi-mot, l’affaire... Vendredi soir, sans en dire plus évidemment, le coach anglais a lâché un «pour le moment, c’est comme ça » qui laissait au moins entendre que les jeux n’étaient pas encore faits et qu’il n’avait pas renoncé à convaincre Gatland de laisser Leigh à la disposition du RCT en cas de qualification pour la finale, le 4 juin. Cela semble d’autant plus plausible, même si cela irait à l’encontre de la philosophie très collective des Lions, que Leigh ne raterait finalement qu’un simple match de préparation, le 3 juin, face à une équipe de province néo-zélandaise... Mais avec les Anglo-saxons ! Cockerill a le goût du mystère et refuse tellement de se projeter au-delà du match à venir qu’il attend peut-être l’éventuelle qualification du RCT pour la finale pour relancer la négociation avec Gatland. C’est en tout cas ce que ses mots laissent entendre... Et après cette nouvelle performance majuscule, on suivra d’encore plus prêt ce dossier...
Le dilemme présidentiel
Son contrat arrivant à terme en juin, cette prestation de haut vol peut-elle également faire avancer les négociations entamées depuis de longs mois avec Boudjellal pour une éventuelle prolongation au RCT ? Bien qu’heureux à Toulon, le joueur reste très attaché à son maillot national. Il suscite de plus de nombreuses convoitises chez plusieurs clubs outre-Manche. Et l’on sait que Mourad veut privilégier les joueurs français et surtout, ceux qui ne seront pas sans cesse absorbés par leurs missions internationales. Contrairement à cette année, il bénéficiera de surcroît d’un buteur d’envergure en la personne de Jonathan Wisniewski. Mais on comprend encore mieux aujourd’hui l’ampleur du dilemme présidentiel...