Var-Matin (Grand Toulon)

Chaîne de l’espoir : vingt enfants malades sauvés

Une trentaine clichés offerts par des photograph­es de talent et de renom ont été mis aux enchères samedi au Château de la Messardièr­e. La vente a permis de récolter 41 500 euros

- C . DUPONT cdupont@nicematin.fr

Une formidable mobilisati­on des bénévoles du Grand Prix Photo, de l’acteur Michel Boujenah, du Professeur Alain Deloche, des photograph­es qui ont accepté d’offrir leurs oeuvres et de leurs acquéreurs, de la Maison Cornette et de Drouot Live, de nombreux partenaire­s comme Canon ou le Château de la Messardièr­e. Et un résultat, jamais suffisant, mais qui fait chaud au coeur : vingt enfants malades seront sauvés, grâce aux 41 500 euros récoltés samedi à la vente aux enchères.

« Les demandes affluent »

Qu’y a-t-il de plus précieux ? C’est ce qu’a tenu à rappeler le Professeur Alain Deloche samedi au Château de la Messardièr­e. Ce grand nom de la chirurgie cardiaque a fondé La Chaîne de l’espoir en 1994, porté par la prise de conscience qu’«on ne peut pas tolérer que des enfants soient condamnés à cause de leur lieu de naissance ». Voilà plus de vingt ans que l’associatio­n oeuvre en faveur d’enfants gravement malades, qui n’ont pas la chance de bénéficier d’une sécurité sociale et risquent de perdre la vie, dans 33 pays du monde. Aujourd’hui, encore deux tiers des enfants sont pris en charge en France dans différente­s spécialité­s de chirurgie et accueillis dans de généreuses familles d’accueil. Mais au fil du temps, La Chaîne de l’espoir a permis la création de structures hospitaliè­res au sein même de quelques-uns ces pays et la formation de médecins locaux. L’associatio­n soucieuse des droits de l’enfant se préoccupe aussi de leur éducation, alors que leurs pathologie­s ne leur permettent pas de se rendre à l’école. Âgé de 77 ans, Alain Deloche ne semble pas prêt de mettre fin à son combat. Le 16 janvier dernier, il assistait encore un chirurgien africain pour la première opération à coeur ouvert au sein du nouvel hôpital de Dakar, créé grâce à La Chaîne de l’espoir au Sénégal. Une telle opération menée sur place coûte environ 2 000 euros, vingt fois moins que si elle avait été menée en France. « À son réveil, l’enfant de 12 ans n’avait que deux questions : est-ce que son équipe nationale avait gagné au football, et est-ce qu’il pourrait encore pratiquer le taekwondo. La réponse était oui aux deux questions », s’émeut le chirurgien. Un bel exemple de ce qu’est capable de réaliser l’associatio­n, qui a plus que jamais besoin de soutiens. « Nous sommes confrontés à notre succès. La liste d’attente est de plus en plus longue, les demandes affluent », assure le Professeur Deloche, qui met plus particuliè­rement l’accent sur le Mali cette année. «Ilyatrèspe­u de dons de milliardai­res Nous vivons de petits dons, et ce n’est pas rien », rappelle-t-il, avant de conclure, un brin philosophi­que: « Dans l’Asie Bouddhiste, on dit que tout ce qui n’est pas donné est perdu ». Dons, accueil d’enfants (des familles sont recherchée­s dans le Golfe de Saint-Tropez, le secteur de Nice et de Marseille), parrainage pour l’éducation, bénévolat, autant de moyens qui permettent de sauver la vie de 5 000 enfants par an et d’en soigner 80 000.

Rens. https://www.chainedele­spoir.org/fr et au 01.44.12.66.66.

 ?? (Photos C.D.) ?? Michel Boujenah (à g.) venu soutenir l’action du Professeur Deloche (au centre), et Jacqueline Franjou, présidente du festival de Ramatuelle, qui se mobilisera aussi cet été pour La Chaîne de l’espoir.
(Photos C.D.) Michel Boujenah (à g.) venu soutenir l’action du Professeur Deloche (au centre), et Jacqueline Franjou, présidente du festival de Ramatuelle, qui se mobilisera aussi cet été pour La Chaîne de l’espoir.

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