Var-Matin (Grand Toulon)

Grasse : il poignarde mortelleme­nt son père

Drame, hier en début d’après-midi, dans l’établissem­ent de moyen séjour Le Petit-Paris : un jeune homme de 24 ans a donné au moins six coups de couteau à son père allongé sur son lit

- MARIANNE LE MONZE

Hier, à Grasse, le fils poignarde son père au thorax à six reprises au moins. Peu avant 13 heures, un jeune homme âgé de 24 ans, rend visite à son père, un couteau dissimulé dans ses affaires. Il monte au premier étage de l’unité de soin du Petit-Paris où son père, né en 1951, est en convalesce­nce. Le sexagénair­e est dans son lit, allongé sur le dos. Il ne se doute probableme­nt de rien lorsqu’il voit arriver son fils qui referme la porte de la chambre derrière lui. De ce que le père et le fils se disent ou de la scène qui suit, on ne sait pas grandchose pour l’instant. Si ce n’est, cependant, que le parricide présumé inflige plusieurs coups de couteau dans le thorax de son père. Au moins six, selon les premières informatio­ns délivrées par le médecin légiste à l’issue de l’examen du corps en ce tout début d’enquête.

Calme, il se laisse prendre en charge

« Avec un couteau de boucher », murmure-t-on dans le hall de l’établissem­ent, situé aux portes du centrevill­e, mais qui dépend du centre hospitalie­r Clavary. Ce sont les personnels de permanence en ce chaud et paisible (jusque-là) aprèsmidi dominical qui intervienn­ent les premiers. Et maîtrisent rapidement le jeune homme « qui n’a rien d’un forcené. Il est calme et se laisse prendre en charge par les personnels », précise le procureur adjoint au tribunal de grande instance de Grasse, Thierry Bonifay, qui s’est évidemment rendu sur place. En dépit des efforts de réanimatio­n des pompiers et du Smur, il est trop tard. Le patient décède. Son fils est remis aux forces de police. Il est placé en garde à vue en attendant la visite du médecin qui devait statuer de l’état de santé général, et notamment mental, du meurtrier présumé avant toute audition.

Les antécédent­s familiaux

Car le jeune homme est connu pour son instabilit­é mentale. Une instabilit­é qui se confirme après la visite en garde à vue du psychiatre qui l’interne d’office, explique encore le vice-procureur. Son audition devra donc attendre. Mais d’ici là, l’enquête confiée au service de la sûreté départemen­tale de la police nationale de Nice, pourra se poursuivre « dans le cadre d’une flagrance, note Thierry Bonifay. Côté auteur des faits, l’enquête est suspendue. Pour l’instant, tant qu’il n’est pas audible, il n’y a pas d’ouverture d’instructio­n. Mais les auditions de la famille, des témoins directs et indirects, y compris sur les antécédent­s familiaux qui pourraient expliquer le geste du fils, peuvent se dérouler normalemen­t au moins pendant les deux prochaines semaines. » Quant à l’autopsie, elle devrait se dérouler très rapidement, dans le courant de cette semaine. « Mardi ou mercredi », pense le magistrat. Hier, en milieu d’après-midi, après avoir entendu les personnels et procédé aux constatati­ons d’usage dans la chambre, les enquêteurs de la sûreté quittaient les lieux. Un peu plus tard, le corps était emporté vers Nice et l’institut médico-légale de l’hôpital Pasteur où l’autopsie devrait être pratiquée. Hier, au sein de l’établissem­ent grassois, qui abrite également une maison de retraite, peu de patients et pensionnai­res étaient au courant du drame qui s’était joué plus tôt dans une chambre du premier étage. En revanche, le personnel, lui, était très ému.

 ?? (Photo M. L.M.) ?? L’unité de soin Le Petit-Paris, extension du centre hospitalie­r de Grasse, théâtre hier d’un parricide dans une chambre du premier étage. Le fils de  ans serait connu pour instabilit­é mentale.
(Photo M. L.M.) L’unité de soin Le Petit-Paris, extension du centre hospitalie­r de Grasse, théâtre hier d’un parricide dans une chambre du premier étage. Le fils de  ans serait connu pour instabilit­é mentale.

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