L’UIMM prend des mesures d’urgence
C’est un accord historique », prévient Thierry Chaumont, le président de l’UIMM Alpes-Méditerranée. L’Union des industries et métiers de la métallurgie Alpes-Méditerranée a signé un accord avec les organisations syndicales CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO du secteur aéronautiqueDeux grands acteurs de l’aéronautique sont concernés.
. Les raisons de l’accord
Dassault Aviation, confronté à la mévente de ses jets d’affaires Falcon, qui n’espère aucune reprise avant 2019, et Airbus Helicopters qui, avec des cours de pétrole encore bas, ne s’attend pas à une reprise de ce marché avant un an ou deux. « Les commandes passées par les grands industriels ayant chuté, l’objectif est d’aider les sous-traitants varois à passer ce cap difficile en axant la période sur la formation », indique le président de l’UIMM.
. Les objectifs
Selon les termes de l’accord, les
objectifs visent à « Maintenir l’attractivité de la métallurgie dans le département du Var, défendre l’emploi via la formation professionnelle anticiper au mieux la reprise en mettant à profit les périodes de sous-activité pour intégrer les enjeux liés à l’évolution des métiers et se préparer aux nouvelles technologies
. Que finance-t-on ? Combien ?
Concrètement, les actions bénéficient d’un financement spécifique par le centre de formation ADEFIM Paca Corse dans la limite d’un budget d’1,5M€ pour 2017, décidé par les partenaires sociaux de la branche et arrêté par le CA de l’organisme de formation Opcaim. L’objectif de financement est le même pour 2018. « On parle beaucoup d’aéronautique et d’électronique, mais la métallurgie a des applications dans le domaine naval également, expose
Thierry Chaumont. C’est une industrie en révolution. Cet accord vise à former les collaborateurs aux innovations technologiques et faire en sorte que les industriels travaillent avec des sous-traitants compétents. Le deuxième axe est de permettre aux sous-traitants de diversifier leurs activités, de pouvoir se tourner vers d’autres branches, comme le secteur naval justement. Une trentaine d’entreprises et un millier de collaborateurs sont concernés. Les frais pédagogiques, la rémunération et les frais annexes (transport, hébergement, repas) sont pris en charge à 100%.
. Et après ?
Il est prévu de faire un suivi semestriel pour, éventuellement, recadrer les accords. Il faut souligner l’importance du dialogue social sans lequel cet accord n’aurait pas vu le jour. On est en pleins travaux sur la refonte du dispositif conventionnel au niveau national avec les organisations syndicales. Le dialogue social est assez présent en région, même si on n’est pas toujours d’accord, c’est constructif », rapporte Thierry Chaumont. Parmi les objectifs de la branche, la promotion de l’apprentissage figure en bonne place. « L’industrie devrait pouvoir attirer de nouveaux talents. On parle peu d’industrie en France et malheureusement, cela ne contribue par attirer les jeunes, ni les femmes. Or, la robotique permet aujourd’hui d’éviter les tâches répétitives et d’arriver sur des emplois qualifiés et adaptés aux exigences de demain.