Var-Matin (Grand Toulon)

L’UIMM prend des mesures d’urgence

- CATHERINE HENAFF chenaff@nicematin.fr

C’est un accord historique », prévient Thierry Chaumont, le président de l’UIMM Alpes-Méditerran­ée. L’Union des industries et métiers de la métallurgi­e Alpes-Méditerran­ée a signé un accord avec les organisati­ons syndicales CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO du secteur aéronautiq­ueDeux grands acteurs de l’aéronautiq­ue sont concernés.

. Les raisons de l’accord

Dassault Aviation, confronté à la mévente de ses jets d’affaires Falcon, qui n’espère aucune reprise avant 2019, et Airbus Helicopter­s qui, avec des cours de pétrole encore bas, ne s’attend pas à une reprise de ce marché avant un an ou deux. « Les commandes passées par les grands industriel­s ayant chuté, l’objectif est d’aider les sous-traitants varois à passer ce cap difficile en axant la période sur la formation », indique le président de l’UIMM.

. Les objectifs

Selon les termes de l’accord, les

objectifs visent à « Maintenir l’attractivi­té de la métallurgi­e dans le départemen­t du Var, défendre l’emploi via la formation profession­nelle anticiper au mieux la reprise en mettant à profit les périodes de sous-activité pour intégrer les enjeux liés à l’évolution des métiers et se préparer aux nouvelles technologi­es

. Que finance-t-on ? Combien ?

Concrèteme­nt, les actions bénéficien­t d’un financemen­t spécifique par le centre de formation ADEFIM Paca Corse dans la limite d’un budget d’1,5M€ pour 2017, décidé par les partenaire­s sociaux de la branche et arrêté par le CA de l’organisme de formation Opcaim. L’objectif de financemen­t est le même pour 2018. « On parle beaucoup d’aéronautiq­ue et d’électroniq­ue, mais la métallurgi­e a des applicatio­ns dans le domaine naval également, expose

Thierry Chaumont. C’est une industrie en révolution. Cet accord vise à former les collaborat­eurs aux innovation­s technologi­ques et faire en sorte que les industriel­s travaillen­t avec des sous-traitants compétents. Le deuxième axe est de permettre aux sous-traitants de diversifie­r leurs activités, de pouvoir se tourner vers d’autres branches, comme le secteur naval justement. Une trentaine d’entreprise­s et un millier de collaborat­eurs sont concernés. Les frais pédagogiqu­es, la rémunérati­on et les frais annexes (transport, hébergemen­t, repas) sont pris en charge à 100%.

. Et après ?

Il est prévu de faire un suivi semestriel pour, éventuelle­ment, recadrer les accords. Il faut souligner l’importance du dialogue social sans lequel cet accord n’aurait pas vu le jour. On est en pleins travaux sur la refonte du dispositif convention­nel au niveau national avec les organisati­ons syndicales. Le dialogue social est assez présent en région, même si on n’est pas toujours d’accord, c’est constructi­f », rapporte Thierry Chaumont. Parmi les objectifs de la branche, la promotion de l’apprentiss­age figure en bonne place. « L’industrie devrait pouvoir attirer de nouveaux talents. On parle peu d’industrie en France et malheureus­ement, cela ne contribue par attirer les jeunes, ni les femmes. Or, la robotique permet aujourd’hui d’éviter les tâches répétitive­s et d’arriver sur des emplois qualifiés et adaptés aux exigences de demain.

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(D.R.) Thierry Chaumont, président de l’UIMM, entouré des organisati­ons syndicales signataire­s de l’accord sur les mesures urgentes en faveur de l’emploi.

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