Voir vivre le Liban
L’exposition Look back at Lebanon 1970-2017, actuellement à la maison de la photographie, réunit des clichés de treize reporters de l’agence internationale Magnum
La maison de la photographie dans le cadre des Rendezvous en Méditerranée, en collaboration avec le Liberté, propose de découvrir la vie quotidienne au Liban sur près de cinquante années à travers les reportages de treize photographes de la célèbre agence Magnum, créée notamment par Robert Capa et Henri Cartier-Bresson. Au début de l’exposition, un cliché de Ferdinando Scianna d’un camp de réfugiés palestiniens, en 1972. Au terme de la visite, celui de Chatila, où Moises Saman photographie des Syriens, cette fois, en février 2017. Pas de doute, nous sommes bien dans ce petit pays du MoyenOrient, aux portes de la Syrie, d’Israël, et de leurs conflits.
« L’urgence de vivre »
Et pourtant, il ne s’agit pas d’un reportage de guerre, mais de vie dans ce carrefour des cultures, dans lequel certes, la guerre civile s’est invitée durant quinze ans, comme l’écho d’autres conflits, charriant ses populations en fuite. Là, des jeunes femmes superbes en maillot de bain par une belle journée ensoleillée. Ici un mariage, avec tout le folklore, immortalisé par Raymond Depardon. « On s’aperçoit que c’est un pays dans l’urgence de vivre », fait remarquer Rémy Kertenian, directeur des affaires culturelles de la Ville, qui a choisi les clichés.
Stigmates de guerre civile
La Méditerranée éternelle y est aussi présente. Ce pique-nique en bord de mer en 1996, photo de Gueorgui Pinkhassov, se passe dans une ville qui pourrait tout aussi bien être Marseille, ou toute autre cité des rives de la Méditerranée. Les immeubles détruits par les tirs, place des Martyrs (par Raymond Depardon, en 1991), reproduits en grand format dès l’entrée, ou encore des enfants pris les armes à la main par le photographe japonais Hiroji Kubota témoignent des périodes de violence. Mais sur d’autres clichés, les stigmates de la guerre civile avec des murs encore criblés de balles n’empêchent pas les fêtes, loisirs… Ils témoignent de la formidable faculté de ce pays à se reconstruire. Une leçon d’espoir dans un monde si complexe.