Un agneau attaqué par un loup à Ramatuelle
Le troupeau du berger gardois Gilles Mistral a été la cible d’un loup sous les yeux de son employée. L’animal sauvage a tenté d’égorger un agneau et une brebis a disparu
Le loup a encore attaqué dans le golfe de Saint-Tropez. Après une douzaine de bêtes agressées depuis le début de l’année, un nouveau cas vient d’être signalé. Gilles Mistral, le propriétaire gardois du troupeau raconte : «C’est arrivé ce samedi vers 18 heures. J’avais installé les 650 bêtes de mon troupeau sur le pare-feu de Patapan et les avais confiées à ma bergère. Tout à coup, mon employée s’est aperçue que les brebis regardaient toutes dans la même direction. À ce moment-là, elle a nettement vu le loup qui prenait un agneau à la gorge. La bergère s’est alors mise à crier, réussissant à le faire fuir ». Grâce à ce réflexe, la jeune femme a probablement sauvé l’agneau.
« Elle a vu son pelage gris »
Elle a toutefois la certitude qu’il s’agissait bien d’un
loup: «Il avait l’apparence et l’attitude caractéristique du canis lupus : pelage gris, queue entre les jambes et une façon spécifique de prendre la bête à la gorge ». Comme l’explique Gilles Mistral, la technique de prédation du loup est de serrer la gorge pour étouffer l’ovin, contrairement à un chien sauvage « qui fonce dans le troupeau à l’aveuglette et mord au hasard ».
Malheureusement, une de ses brebis a eu moins de chance : « Elle était en dehors du troupeau en raison d’une
mammite (inflammation de la mamelle, Ndlr) et, depuis,
elle a disparu » relate-t-il. Une situation regrettable à plus d’un titre car, en plus du dommage causé à son troupeau, l’attaque l’a contraint à quitter le quartier de Patapan.
Chiens sauvages ou loup ?
On avait mis les moutons à paître dans cette zone de La Défense de la forêt contre les incendies (DFCI) pour contribuer à la lutte contre les feux. L’assaut nous a contraints à redescendre à Bonne Terrasse. C’était trop dangereux ». Si le pire a été évité, la situation n’est pas nouvelle dans le secteur puisque, depuis le début de l’année, onze ovins et caprins sont morts à la suite d’agressions par des bêtes sauvages : en janvier trois moutons ont été éventrés à La Môle (domaine de La Siouvette), cinq brebis ont subi le même sort à Gassin (chemin de Bugary) et trois chèvres ont été égorgées au quartier Grattué à La Môle, à la
ferme Lambert. Il faut toutefois rester prudent quand à la responsabilité du loup, car il peut également parfois s’agir de chiens sauvages.
« Les cas de bêtes éventrées sont en général attribués à des chiens. S’il y a des morsures à la gorge, il s’agit plutôt de loups» nous confiait en janvier Guy Sauron, propriétaire de La Siouvette. Selon les derniers recensements réalisés par la Direction départementale des territoires et de la mer DDTM) , 35 loups ont été comptabilisés dans le Var, dont un à Collobrières en juin 2016. Il s’agirait d’un loup solitaire qui ne quitterait la colline que pour se nourrir.