Migrants à Nice : une seconde journée d’errance et un lit
Après le jardin Théodore-de-Banville puis sur le terre-plein de Coco-Beach, les réfugiés ont été accueillis par le Secours catholique et ont été hébergés par les associations et des particuliers
La nuit a été difficile », lâche Loïc, un bénévole. On saura seulement qu’il y a eu une bousculade due, selon les bénévoles, à l’intervention des forces de police avec un migrant blessé à la suite d’une mauvaise chute sur les marches du palais de justice. Hier matin, ils étaient cinquante-six lorsqu’il a fallu décamper du centre-ville et ils se sont remis en marche, vers la mer. « On a d’abord tenté une installation dans le parc Vigier, le long du boulevard Franck-Pilatte, précise Loïc en poursuivant, mais les grilles étaient fermées.»
Un jardin après le Palais de Justice
Un peu plus loin, le jardin Théodore-deBanville était ouvert et tout le monde s’y est engouffré avec bagages, bouteilles d’eau. Pendant le même temps sur la chaussée un fort déploiement de CRS est resté en attente avec toujours la même exigence : pas plus de deux heures de point fixe et donc l’obligation de se déplacer. Ce qui a été le cas vers 11 heures 30. Les policiers ont demandé aux migrants de grimper vers le Mont-Boron. Mais après négociation, un déplacement plus limité, à quelques dizaines de mètres et pour une heure sur le terre-plein du début du sentier à Coco-Beach a été accepté.
Répit au Secours catholique
Quelques minutes plus tard, les bénévoles ont diffusé la bonne nouvelle : les migrants pouvaient rejoindre le Secours catholique de la rue Paganini qui allait les accueillir jusqu’à 19 h 30, mais sans aucune possibilité d’hébergement pour la nuit. Une demi-journée de répit et la fin provisoire de l’errance ont été accueillies avec soulagement. Pour rejoindre la rue Paganini, les migrants ont embarqué dans les véhicules des bénévoles en convoi improvisé et toujours sous escorte policière. Les forces de l’ordre redoutaient toujours la dispersion des migrants en ville, ce qui aurait rendu très difficile la surveillance. En fin d’après-midi et sans solution d’hébergement, ce sont des associations, des bénévoles qui se sont mobilisés afin de donner des lits. Sur place des associations devaient distribuer un dîner. La sortie était ensuite prévue avec une prise en charge par les accueillants pour la nuit. Les migrants doivent se présenter ce matin à la plateforme d’accueil des demandeurs d’asile (PADA) implantée sur le boulevard Grosso, afin d’ouvrir leur dossier. Se posera alors le problème de leur hébergement dans l’attente des résultats de l’enquête.