Belleau s’ouvre au monde
Le jeune demi d’ouverture remplace au pied levé Trinh-Duc, blessé à la cuisse. À 21 ans, il va vivre ce soir la troisième titularisation de sa carrière en Top 14. En demi-finale...
Si la parole de Richard Cockerill est d’évangile, alors il faut croire qu’il n’y a aucun problème au RCT. Les blessures qui ont pourri la saison des Rouge et Noir ? « Aucun problème. » Les forfaits de dernière minute qui s’amoncellent comme des factures ? « Aucun problème. » La titularisation d’Anthony Belleau à l’ouverture ? « Aucun problème. » Le futur Agenais - il sera prêté l’an prochain chez le promu qui a décroché son ticket pour le Top 14 en battant Montauban la semaine dernière - peut donc compter sur la confiance de son coach. Et de ses coéquipiers.
« C’est déjà un leader »
Hier, lors de la traditionnelle conférence de presse, tous les Toulonnais ont chanté les louanges du demi d’ouverture. « Je ne sais pas jouer en 10, je ne pourrai donc pas l’aider, mais je suis capable de le mettre dans les meilleures situations possibles pour qu’il exprime correctement son jeu », expliquait ainsi le capitaine Duane Vermeulen à son sujet. Contraint, par la force des choses, de coucher sur le papier d’Anthony Belleau après l’officialisation du forfait de François Trinh Duc - Giteau étant encore trop juste pour débuter une rencontre de cette intensité -, Richard Cockerill sait tenter un pari. Qui pourrait être un coup de maître. Il faudra pour cela que le Toulonnais évite les erreurs commises lors de sa première titularisation face à ... La Rochelle le 8 octobre dernier (17-17). Sorti à la mi-temps, il avait payé ses mauvais choix et ses lancements de jeu hasardeux. « C’est un jeune joueur en apprentissage, explique le demi de mêlée Sébastien Tillous-Borde. Il sait avoir fait un mauvais match làbas. Mais il a pu se servir de cet échec pour jouer sans pression. Il joue et apporte beaucoup depuis trois mois. Même s’il n’a que 21 ans, c’est déjà un leader. Il parle beaucoup, observe et n’hésite pas à donner son point de vue. Je ne vais pas lui expliquer ce qui est en jeu demain soir (ce soir, Ndlr), je ne suis pas sa nounou. Il sait se débrouiller seul. » Et si Belleau vivra, de fait, sa première demi-finale chez les pros, il ne partira pas dans l’inconnu. Car depuis l’intronisation de Richard Cockerill le mois dernier, et profitant, déjà, des blessures de Trinh Duc, le demi d’ouverture a eu l’occasion de se faire la main. Notamment lors d’une victoire éclatante
face à Pau (32-12, le 6 mai) pour ce qui était alors sa deuxième titularisation. Ce soir-là, l’ouvreur, décomplexé, avait montré un talent brut. Mais que le RCT n’a pas le temps de peaufiner. Tout à l’heure, dans un Vélodrome plein comme un oeuf, il devra tenir la comparaison face à Brock James. Treize ans et tant de choses séparent l’expert australien du rookie toulonnais que le pire est envisageable. Mais à l’heure des phases finales, tout est souvent remis à plat. Anthony Belleau a l’occasion de croquer dans ce Top 14 à pleines dents. L’histoire serait tellement belle...