Perturbateurs endocriniens : la France, pays leader dans la lutte
Le mai prochain à Bruxelles, les perturbateurs endocriniens (PE) feront l’objet d’une réunion très importante des ministres de l’environnement. Cette réunion devrait statuer sur la définition des PE. Une question qui traîne depuis des années en raison des tergiversations de la Commission européenne. « Il a fallu une plainte de la Suède soutenue par la France auprès de la Cour européenne de justice, qui s’est traduite par la condamnation de la Commission européenne pour manquement à ses obligations, pour que celle-ci fasse une proposition en juin . Même si cette proposition reprend pour partie la définition de l’Organisation mondiale de la santé datant de (!), elle est accompagnée de réserves qui en atténuent la portée et vont rendre difficile la classification», souligne dans un communiqué l’association Réseau Environnement Santé (RES) (). Rappelant les engagements du candidat Emmanuel Macron - « La Santé environnementale sera une priorité du quinquennat », « Pour l’interdiction des perturbateurs endocriniens »-, l’association note que « La réunion de Bruxelles est l’occasion de les transcrire dans la réalité.» Pays leader au niveau européen, la France a un rôle important à jouer, en essayant d’entraîner dans son sillage les autres pays de l’Union. « Les Perturbateurs endocriniens représentent un enjeu sanitaire majeur. On ne peut pas comprendre la croissance des cancers du sein ou de la prostate, de l’obésité et du diabète, des troubles du comportement et de la reproduction…sans prendre en compte les données scientifiques les plus récentes qui montrent qu’une grande partie de ces maladies sont la conséquence de l’exposition aux perturbateurs endocriniens pendant la grossesse et la petite enfance. C’est aussi un enjeu économique majeur. Le coût des maladies chroniques met en péril le financement de l’assurance maladie. On dépense en frais médicaux milliards d’euros en plus qu’il y a ans. » Des arguments auxquels il serait criminel de rester sourd. (1) Créé en 2009, le RES regroupe des ONG, des associations de professionnels de santé, de scientifiques et de malades ainsi que des adhérents individuels.