Une vie Brialy
Le 30 mai 2007, le comédien quittait définitivement la « scène ». Quelle image gardent les Varois de celui qui incarna le festival de Ramatuelle durant 22 ans ?
Être directeur artistique à vie du Festival de théâtre et de variétés créa une proximité évidente entre l’artiste et le village de Ramatuelle. Jean-Claude Brialy acquit donc une maison de village au coeur des dédales piétonniers. Une demeure aux allures très bohème dont il meubla les nombreux étages dans un style oriental. Dans les années 2000, n’en ayant que trop peu l’usage, il décida de s’en séparer au profit des Alpilles. Le 27 avril 2007, voix cassée, visage émacié, traits creusés, démoli par les enterrements successifs de ses amis Philippe Noiret et Jean-Pierre Cassel, il avait tout de même tenu à fouler une fois encore le sable de la plage des Jumeaux pour présenter l’impensable : l’affiche de son dernier festival... «L’oubli est une seconde mort», avait coutume de dire, grave, Jean-Claude Brialy. Dix ans après, la figure de la Nouvelle Vague semble avoir décroché sa parcelle d’éternité dans le coeur de ceux qu’il côtoya ou venus applaudir l’un des spectacles que durant 22 ans il présenta si mémorablement sur la scène aux huit colonnes. Pourtant, si en septembre prochain BB doit avoir sa statue à Saint-Tropez, nulle place ou rue Brialy n’est d’actualité à Ramatuelle. Consolation, une exposition lui est dédiée du 26 juillet au 11 août au Garage et un tout nouveau site hommage (sites.ina.fr/jean-claude-brialy) garni de riches vidéos vient de naître. De quoi faire des dix ans de sa disparition une autoroute de la mémoire. Non une impasse.