Les affaires reprennent...
Ferrand, de Sarnez : on se croirait revenu aux plus sombres années du hollandisme quand il ne fallait que quelques jours à un nouveau ministre de l’Intérieur pour repasser à l’extérieur et que le parquet poursuivait tous ceux qui l’avaient rayé pour peu qu’ils viennent de la droite. La moralisation de la vie publique commence mal, qui voit le garde des Sceaux, très attaché à la République des petites copines, contraint d’ordonner des investigations sur la vieille amie à laquelle il a fait offrir une cocarde tricolore. La consultation de René Dosière, sympathique député socialiste qui s’est taillé une réputation de SaintJust des frais de bouche élyséens, montre bien qu’il va falloir se serrer la ceinture dans tous les palais nationaux : suppression de la truffe et du foie gras ; non cumul du fromage et du dessert ; substitution des petits vins de pays au Petrus ; remplacement du champagne par le mousseux et des cigares par des carambars. Hélas ! les bonnes intentions ne suffisent pas. Il n’y a pas de moralisation possible sans enquête poussée. Or on ne fouille pas un passé de notable aussi facilement qu’un vulgaire tiroir. Aucune existence n’est irréprochable. Bref, on ne sera à l’abri des mauvaises surprises que le jour où l’on ne formera un gouvernement qu’avec des enfants qui n’ont pas encore eu le
temps de se laisser corrompre.