Les motards rongent leur frein
Hier, la Fédération française des motards en colère est venue protester dans les rues toulonnaises. Parmi les objets de son ire : les ralentisseurs illégaux
Entre les motards varois et les ralentisseurs, décidément, le courant ne passe pas. Dans la moiteur de ce samedi après-midi, à 14 h 31 très exactement, ils sont une cinquantaine, emmenés par la Fédération française des motards en colère 83 (FFMC83), à faire rugir leurs cylindrées devant la mairie, pile sous les fenêtres d’Hubert Falco. Avant de klaxonner devant le siège de l’agglomération Toulon - Provence - Méditerranée, dans le quartier de La Rode, et de pousser leurs bécanes devant la place de La Liberté, engendrant un « petit » bouchon sur le boulevard de Strasbourg.
Croisade routière
Mais pourquoi tant de haine entre les motards et les dosd’âne ? « Ils sont dangereux ! Sous la pluie, on ne les voit pas, peste José Loubry, président de la FFMC83. Sans compter que comme beaucoup dans le département sont surélevés, quand une voiture est à vitesse normale, elle freine pour le prendre et freine une deuxième fois à la fin, à cause du différentiel de hauteur. Si un motard suit cette voiture, il ne s’attend pas à ce second freinage, et doit faire un écart pour l’éviter. » Si certains de ces dos-d’âne varois – et toulonnais – sont si dangereux, c’est qu’ils sont tout bonnement construits dans le plus total mépris des lois françaises (voir Dura lex, sed lex, ci-dessous). « C’est simple, de Sanary à Hyères, aucun ralentisseur n’est légal ! », affirme Thierry Modolo, un banquier de Solliès-Ville, qui s’est lancé dans une croisade anti-ralentisseurs illégaux et s’est allié, pour se faire, à la FFMC83 (voir nos éditions du 22 décembre 2016 et du 26 janvier 2017). Sur la quarantaine de dosd’âne qu’il affirme avoir mesurés entre La Garde, La Crau, Hyères et Toulon, tous « font de 18 à 25 centimètres », contre les 10 prévus par la loi… Mais la privatisation des radars embarqués, le manque d’entretien du réseau routier ou encore l’excès de réglementation dont ils estiment faire l’objet étaient également dans la ligne de mire des motards. « Je roule sans chicane, ce qui fait que mon pot fait plus de bruit que ce qu’autorise la loi, souffle un motard. Mais au moins, on m’entend sur la route. Je préfère me prendre une amende, plutôt que de perdre la vie...»