GB: Theresa May, fragilisée, sacrifie ses lieutenants
Placée sous forte pression après son revers aux législatives, la Première ministre britannique Theresa May a dû lâcher du lest, hier, avec le départ de ses deux chefs de cabinet, à dix jours du début prévu des négociations du Brexit. Fidèles parmi les fidèles, Fiona Hill et Nick Timothy ont annoncé leur démission deux jours après un scrutin législatif qui a été un échec cinglant pour les conservateurs. D’après plusieurs médias britanniques, des poids lourds du parti tory ont réclamé leur tête à Theresa May si celle-ci ne voulait pas risquer d’être mise ellemême sur la sellette, au moment où elle tente de former un gouvernement de minorité avec l’appui du parti protestant nord-irlandais DUP. Les deux chefs de cabinet de Mme May, qui la conseillaient déjà lorsqu’elle était ministre de l’Intérieur entre 2010 et 2016, étaient dans la tourmente depuis jeudi, accusés par plusieurs élus d’avoir supervisé une campagne « catastrophique ». La Première ministre avait convoqué ces élections anticipées dans le seul but d’étendre sa domination à la Chambre des Communes en vue du Brexit. Mais plutôt que de gagner du terrain, les Tories ont perdu douze sièges pour se retrouver avec 318 députés, à huit longueurs des 326 requis pour avoir la majorité absolue.
« Elle ne va pas durer plus de six mois »
Arguant d’un besoin de « stabilité » face à l’urgence du Brexit, Mme May a ellemême refusé de démissionner, assurant vendredi qu’elle formerait un nouveau gouvernement qui « mènera à bien la sortie de l’Union européenne ». Les dissensions au sein du Parti conservateur, déchiré entre les « Brexiteers » purs et durs et une frange plus europhile, risquent effectivement de rendre sa situation rapidement intenable. Selon la députée conservatrice Heidi Allen, la Première ministre ne reste en place pour l’instant qu’à cause du début imminent des négociations sur le Brexit. « Mais je ne la vois pas durer plus de six mois », pronostiquet-elle.