E. Chantrieux et G. Levy dans la bataille de Toulon
Les deux finalistes des législatives dans la première circonscription se préparent à s’affronter. L’une forte de la dynamique « En Marche ! », l’autre soutenue par la machine municipale
On ne l’avait pas forcément vu arriver. Clairement pas avec une telle puissance. La déferlante « En Marche ! » est pourtant bien passée sur la première circonscription du Var. Et elle a fait des dégâts. Certes, la sortante Les Républicains Geneviève Levy garde la tête hors de l’eau en se qualifiant pour le second tour aux côtés d’Élisabeth Chantrieux, candidate de La République en marche. Mais elle arrive deuxième avec 25,51 %, plus de six points derrière les 31,80 % de sa rivale. Son plus mauvais score. Dès sa première candidature – et élection – en 2002, elle avait collecté près de 40 % des voix. Ces chiffres aux allures de fin de règne ne font pas pour autant pavoiser Élisabeth Chantrieux, en ballotage favorable. «Ça peut être serré, estimait-elle hier : la mairie va se mobiliser. » Et, en effet, Geneviève Levy, son équipe, mais aussi de nombreux membres de la majorité municipale, le maire en tête, ont passé une partie de ce lundi à se mettre en ordre de marche pour lancer la «machine Falco ». « Un bien grand mot, tempérait Geneviève Levy, mais nous allons tous nous mobiliser fortement. C’est ce que nous savons faire. »
Profils opposés
Ainsi, ce deuxième tour de scrutin et la semaine de campagne qui le précède devraient mettre en lumière les profils, à l’opposé l’un de l’autre, des deux candidates. D’un côté, l’une, pourtant inconnue il y a encore quelques semaines, jouit de la dynamique présidentielle et de la « macronmania ». De l’autre, une députée sortante qui pourrait faire les frais du « dégagisme » ambiant, mais – Élisabeth Chantrieux semble s’en inquiéter – dont l’indéniable connaissance de la ville devrait être un atout. Majorité municipale face à majorité présidentielle. Ancrage local, au détriment du palais Bourbon, contre renouveau, teinté de parisianisme. On imagine assez bien Geneviève Levy insister sur ce dernier point d’ici au deuxième tour. Dimanche soir, elle agitait déjà le risque de « recentralisation sur Paris » que représente, selon elle, Élisabeth Chantrieux. Celle-ci, malgré quelques maladresses, n’a pourtant cessé de dire son envie de travailler pour la circonscription et la ville. Reste à savoir si ces discours parviendront à convaincre les quelque 40 000 Toulonnais – sur les près de 75 000 de la circonscription – qui n’ont pas voulu se prononcer au premier tour.