Var-Matin (Grand Toulon)

Coup de chaud en mairie

- SIMON FONTVIEILL­E sfontvieil­le@nicematin.fr

Il est un peu moins de 21 h 30, dimanche soir, au 3e étage de la mairie de Toulon. Les jeux du premier tour sont faits : la candidate de La République en marche, Élisabeth Chantrieux, arrive en tête, devant Geneviève Levy. Alors que la salle où sont centralisé­s les résultats se vide, une colonne entre en trombe. Encadré par sa garde rapprochée, Hubert Falco, suivi de sa première adjointe, fend ce qu’il reste de la foule. Le maire serre la main du suppléant de la candidate macroniste, Valentin Giès. Mais refuse ostensible­ment de saluer Viviane Driquez, élue municipale d’opposition et candidate investie par le PS, qui s’est finalement désistée au profit d’Élisabeth Chantrieux. « Vous, c’est terminé », lui lance Hubert Falco. « Mais qu’est-ce que j’ai fait ? Mais qu’estce que j’ai fait ? », répète Mme Driquez, les yeux roulant dans les orbites.

Ambiance électrique

À 21 h 34, alors que l’on continue de s’activer autour des tableaux de résultats, Geneviève Levy lit, laconique, sa déclaratio­n. Mais personne n’écoute vraiment. Hubert Falco fulmine. L’air est saturé d’électricit­é statique. Alors que le maire et son adjointe repartent, ils repassent devant le groupe macroniste… Et Hubert Falco refuse une nouvelle fois de serrer la main de Viviane Driquez. Valentin Giès lui demande pourquoi. « À vous je vous touche la main, à elle (Élisabeth Chantrieux, Ndlr), je lui touche la main, mais à elle, non. » Le suppléant insiste. Pour toute réponse, le maire lui empoigne violemment le bras. Un garde du corps s’interpose. « Il m’a attrapé par le bras et m’a tiré ! », s’étrangle M. Giès. La scène n’a duré que quelques secondes. Élisabeth Chantrieux est livide. «Mais calmez-vous M. le maire ! », lui lance son suppléant. Hubert Falco se reprend – « Je suis calme, je suis calme » –, avant de quitter l’étage. En descendant les escaliers de l’hôtel de Ville, Viviane Driquez est encore sous le choc. « Il m’a dit, “vous, vous avez dit des choses”. Quelles choses ? Je n’ai jamais vu ça en dix ans ! Même quand le FN était haut, M. Falco n’était pas aussi énervé… Je me suis désistée pour REM, c’est tout ! Et les points que je n’ai pas eus, leur sont allés, voilà pourquoi il est comme ça ! »

Newspapers in French

Newspapers from France