Zapolsky - Masson : l’outsider tient la corde
Dans la 3e circonscription, le deuxième tour met face à face un chef d’entreprise REM novice en politique et le maire de La Garde LR, solidement implanté
Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis… Et les électeurs de la troisième circonscription semblent épargnés par l’immobilisme intellectuel. Entre le premier tour de la présidentielle et le premier tour des législatives, ils se montrent en effet quelque peu versatiles déjouant tous les pronostics. Bien sûr, ils gardent les mêmes chevaux (Front national, Les Républicains et En Marche), mais le tiercé a changé d’ordre… et pas besoin de photo finish. Alors que Marine Le Pen arrivait en tête et affichait un confortable 27,74 % en avril, sa candidate, Aline Renck-Guigue s’embourbe à 21,5 % (10 486 voix). Un score qui la fait tomber sur la troisième marche, loin de la qualification pour le second tour. Même dégringolade chez Les Républicains. Là où François Fillon réunissait 26,45 % des suffrages, JeanLouis Masson doit se contenter de 23,20 % (11 302 voix). Le trou d’air est moins brutal, mais dans une circonscription où toutes les mairies sont aux mains des Républicains et où l’écrasante majorité des élus locaux affiche ses couleurs, la surprise a de quoi les faire tomber de leur selle. Seule satisfaction – très relative – la circonscription est l’une des deux Varoises sur huit à conserver un candidat LR sur la ligne de départ pour le second tour. Face à ces deux stupeurs, Alexandre Zapolsky savoure. Pour lui, la surprise est bonne. Il n’avait pas la faveur des pronostics. Loin de là. Peu d’observateurs imaginaient une performance de ce chef d’entreprise ayant l’audace de faire ses premiers pas en politique sur un terrain semblant miné. Le galop d’essai lui suffit pourtant à prendre quelques longueurs d’avance. Il se paie le luxe de rafler quatre communes sur six et, en particulier, d’infliger une lourde déconvenue aux Républicains, à Hyères. Ils arrivent ici troisièmes. Dur pour Jean-Pierre Giran qui cravachait pour entraîner son poulain, ex-suppléant. Mais une sacrée cavalcade pour Alexandre Zapolsky, un candidat qui expliquait quelques jours après son investiture que le défi pour lui était de faire reculer l’abstention pour espérer dépasser 12,5 % des inscrits et arracher une triangulaire. Au final, seules La Garde et La Londe lui préfèrent JeanLouis Masson. Derrière ces trois candidats, seules Danielle Lapierre (La France Insoumise) et Chantal Mouttet (EELV) parviennent à déplacer plus d’un millier d’électeurs. La première termine avec 8,76 % des suffrages (4 267 voix) et la seconde avec 3,38 % des exprimés (1 648 voix). Place maintenant à un second tour où les coups risquent de pleuvoir. Sonnés, Les Républicains vont mobiliser leur instinct de survie pour tenter de sauver les meubles ici où tout n’est pas encore perdu.