Var-Matin (Grand Toulon)

Vincent Darré nous ouvre sa maison

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Vincent Darré a créé sa « Maison hantée » dans une salle du musée d’art, en mélangeant des oeuvres puisées dans les réserves du musée municipal, avec ses propres meubles. Celui qui dit vivre ses projets « comme des rêves d’enfant » a imaginé une maison en Méditerran­ée, dans laquelle plusieurs génération­s auraient laissé leur empreinte -pour certains encore toute fraîche-, dans le salon, dans la chambre… Une famille, dont il nous raconte même la généalogie, à partir des tableaux accrochés au mur. « Je fonctionne par famille », confie-t-il luimême à propos de sa vie. Ses amis ne sont d’ailleurs jamais loin, Amira Casar,

dans le jury, - « elle a un goût pour la déco très précis » -, Arielle Dombasle - dans son film projeté dans la chambre-, qui va venir d’ailleurs incessamme­nt sous peu à Toulon remettre le prix du jury, mais aussi les plus grands décorateur­s, comme Pierre Yovanovitc­h, dans le jury. Jusqu’au plafond, où trône un magnifique lustre Aristide. Après des premières vies dans la mode, chez Yves SaintLaure­nt, Montana, Prada, Ungaro et avec Karl Lagerfeld, il choisit l’architectu­re d’intérieur. « Il y a encore une naïveté dans la décoration, pas le pouvoir des grandes maisons ». L’homme est en effet d’une simplicité extrême au premier abord. On finit par la déceler dans son mobilier, pourtant baroque. Osso Bucco, Cadavre exquis… ses collection­s sont là, offertes au visiteur qui pourra s’asseoir dans ce salon-expo, comme chez lui. Ici, pas de cadavres dans les placards, car on les aura déjà évacués dans l’antichambr­e. Est-ce la clé de la bonne humeur dont il ne semble ne jamais se départir ? L’année dernière, Vincent Darré a lui-même vendu tout ce qu’il avait, pour un nouveau départ rue Royale à Paris, où il récréera bientôt son appartemen­t en guise de show room. Son exposition se visite aussi comme une métaphore de son univers, où traînent des oeuvres des artistes qu’il aime -Cocteau-, un certain livre aussi, L’Écriture ou la vie, dans lequel Jorge Semprun, racontait comment il avait réussi à accepter de vivre, après Buchenwald. C’était son oncle. Vincent Darré nous a vraiment ouvert sa maison.

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Une expo « pour dédramatis­er les oeuvres et le mobilier » design, explique Vincent Darré.

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