Affaire Grégory: Murielle Bolle mise en examen
Murielle Bolle, témoin clé dans l’enquête sur la mort du petit Grégory en 1984, a été mise en examen, hier, pour « enlèvement » et placée en détention provisoire, a annoncé son avocat JeanPaul Teissonnière.
« Un canevas de ragots »
« Un débat aura lieu mardi sur sa mise en liberté ou son maintien en détention », a précisé son conseil. « Il faut qu’on ait le temps de démonter le canevas de ragots et de mensonges qui constituent l’essentiel de l’accusation », a-t-il déclaré à sa sortie de la cour d’appel. A l’époque âgée de 15 ans, Murielle Bolle avait livré un témoignage accablant son beau-frère Bernard Laroche, inculpé sans attendre. Sa rétractation éclair avait conduit à sa libération, début 1985, mais il avait été tué peu après par son cousin Jean-Marie Villemin, le père de Grégory.
Un rôle dans l’enlèvement
Plus de 32 ans après les faits, l’accusation considère désormais qu’elle a joué un rôle dans l’enlèvement de l’enfant, retrouvé mort dans la Vologne le 16 octobre 1984. Arrêtée mercredi à son domicile dans les Vosges, cette femme de 48 ans avait été transférée ce jeudi matin à Dijon au terme de sa garde à vue, reprise après 32 ans d’interruption. Toutefois son audition par la juge d’instruction a été retardée par un malaise de la suspecte nécessitant une brève hospitalisation. Le défèrement de Murielle Bolle intervient moins de deux semaines après la mise en examen de Marcel et Jacqueline Jacob, un grand-oncle et une grandtante de l’enfant qui étaient proches de Bernard Laroche, pour enlèvement et séquestration suivie de mort. La prolongation de l’état d’urgence devant l’Assemblée Le projet de loi prolongeant pour la sixième fois le régime d’état d’urgence post-attentats sera le juillet au menu de l’Assemblée nationale, après son examen par le Sénat le , a-t-on appris, hier, de source parlementaire. Ainsi en a décidé la première conférence des présidents de l’Assemblée de la nouvelle législature, qui a réuni autour de son président François de Rugy les chefs de file des sept groupes et présidents de commission. Régime d’exception mis en place au soir des attentats du novembre , l’état d’urgence est prévu actuellement pour être appliqué jusqu’au juillet, et le gouvernement souhaite une dernière fois le prolonger jusqu’au er novembre. Un projet de loi « renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme » doit permettre de pérenniser certaines mesures exceptionnelles de l’état d’urgence en les inscrivant dans le droit commun. Le Sénat examinera ce texte controversé dès cette session extraordinaire de juillet-août.