Var-Matin (Grand Toulon)

Bouteille paye son champagne

Sacré champion de France avec l’Elan Chalon, le Hyérois Axel Bouteille – fils de Franck et grand frère de Théo – a vécu une saison hors normes. De retour chez lui, il raconte tout

- GUILLAUME RATHELOT

Après quasiment onze mois non-stop, Axel Bouteille s’est enfin posé chez lui, à Hyères. En clôture d’une saison folle – 70 matches disputés, un titre de champion de France et de vicechampi­on d’Europe – et juste avant d’aller se poser sur la plage, il s’est assis à la terrasse d’un café, sur le port. Sur le point de « couper quelques semaines avec le basket, pour profiter de [sa] famille, [ses] amis et de [sa] ville », le futur joueur de Limoges rembobine une actualité plus que riche. Bouteille s’ouvre un peu.

Le titre de champion

« C’est incroyable. Lors du match 3 au Rhénus (à Strasbourg), on est dominé et on gagne sur un panier au buzzer de Jérémy Nzeulie... Ça change la donne car on est à 2-1 avec deux matches pour finir la série. Même si on perd le match 4 là-bas, on a toutes nos chances chez nous. C’était serré, mais on réussit à gagner le cinquième, dans le dernier quart-temps. C’est incroyable de le gagner à domicile, à Chalon, avec ce public... On a fini en beauté ! La ville était en fête. « Sur le moment, quand je comprends que c’est gagné, c’est juste de la joie. Et puis on pense à tous les efforts que l’on a fait pour en arriver là. Ensuite, on pense juste à célébrer, à faire la fête. Ça a duré deux-trois jours ! « J’ai gagné des titres dans toutes les catégories avec l’Élan (cadets, espoirs), mais là, champion de France de Pro A, c’est le plus beau moment de ma carrière. Je veux le dédier à mon frère, Théo (gravement blessé au genou avec les espoirs de Hyères-Toulon, Ndlr) . Il a fait une très bonne saison et j’espère qu’il va vite se rétablir. « C’est mérité. On a été en finale de coupe d’Europe (défaite contre Nanterre en FIBA Europe Cup), en demifinale de coupe de France. On ne pouvait pas finir avec rien... Le titre a annulé ces déceptions. »

Sa saison avec Chalon

« On est allé loin dans toutes les compétitio­ns. On a joué 80 matches en comptant la présaison, soit le double de certaines équipes en Pro A. On a joué tous les deux-trois jours... C’est un rythme à prendre. Il y a eu des moments difficiles, mais sur l’année, je me suis bien senti. « On avait un bon groupe, avec des individual­ités très fortes : Roberson, Clark... Tout le monde a accepté son rôle, et tout le monde pouvait marquer, défendre... Quant à moi, j’ai essayé d’être régulier dans toutes les compétitio­ns (1), de ne pas choisir, et c’était plutôt une bonne saison pour moi. « Je sentais que c’était le moment de partir de Chalon. Le faire comme ça, sur un titre, je ne pouvais pas rêver mieux. »

Son transfert à Limoges

« Ça s’est fait avant les play-offs, mais je ne voulais pas l’officialis­er avant la fin de la saison. J’ai signé pour deux ans. J’ai été séduit par le projet du club, qui veut donner des responsabi­lités à des jeunes. Je pars confiant et je vais essayer de passer un cap. D’avoir un rôle majeur dans ce grand club. On va aussi jouer l’Eurocup, contre de très belles équipes, c’est un plus ! Le public ne me fait pas peur, au contraire, l’engouement, c’est agréable. »

La draft NBA

« C’était le matin du 5e match de la finale de Pro A... Je me suis levé tôt, j’ai vu que mon nom n’y était pas. J’étais déçu car je pensais que j’avais ma chance. Je n’ai pas réussi à me rendormir. Mais je me suis vite remis l’esprit à l’endroit, je me suis concentré sur le match du soir. « J’avais prévu des work-outs aux USA en juin, mais on était encore en course en championna­t, donc je n’ai pas eu l’opportunit­é de montrer ce que je pouvais faire. Si j’avais été là-bas, ça aurait été différent. Il faut passer à autre chose, aller de l’avant. Mais ça ne remet pas en cause mes rêves de NBA. »

L’équipe de France

« Ce serait exceptionn­el de pouvoir représente­r mon pays, mais je n’y pense pas trop (entretien réalisé avant l’annonce de la sélection de Vincent Collet pour l’Eurobasket, effectuée hier. Bouteille n’est pas dedans, Ndlr). Déjà je fais partie du “team France” (un groupe de 37 joueurs aux portes des Bleus) et en début de saison, je ne m’y attendais pas du tout ! » 1. Les stats de Bouteille sont linéaires.

50 %), 4,4 reb., 9,6 d’éval, 20 min. 7,9 pts (à 66 %), 2,2 reb., 9,2 d’éval, 9,1 pts (à 19 min. 49 %), 3,2 reb., 8,9 d’éval, 20 min.

 ?? (Photos DR et AFP) ?? Bouteille jubile, devant un Vincent Collet (coach de Strasbourg) défait. Le numéro  vient de sceller la victoire chalonnais­e dans le match cinq de la finale. « Roberson (le meneur) me fait la passe dans le corner, je suis ouvert à  points, je tire...
(Photos DR et AFP) Bouteille jubile, devant un Vincent Collet (coach de Strasbourg) défait. Le numéro  vient de sceller la victoire chalonnais­e dans le match cinq de la finale. « Roberson (le meneur) me fait la passe dans le corner, je suis ouvert à  points, je tire...

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