De La Soul: « On chante déjà pour la deuxième génération »
Trois copains. Kelvin, David etVincent. Le premier a pris pour nom d’artiste Posdnuos mais on le connaît plutôt sous le diminutif de Pos. Né dans le Bronx il y a une cinquantaine d’années, il a formé avec sa petite bande un trio de légende dans l’univers du rap et du hip-hop. De La Soul. A réécouter d’urgence, même si l’on connaît par coeur des tubes comme Ring ring ring ou All good. Après avoir fait danser Michelle et Barack Obama à la Maison Blanche, De La Soul a fait vibrer le Nice Jazz Festival, lundi soir à Massena.
De La Soul a presque trente ans. Dément ? C’est surtout une bénédiction. Avant d’être un groupe, nous étions des amis. Depuis tout petits. Quand on est potes, prendre du plaisir à faire de la musique ensemble et finalement en faire un job, c’est une chance incroyable. Durant toutes ces années, on n’a pas connu une seule minute de mésentente. C’est pour ça qu’on est toujours là. On est heureux de continuer à bosser parce qu’on aime ce qu’on fait.
Ça fait quel effet de jouer entre Trombone Shorty et Herbie Hancock ? On ne se pose pas trop la question : on se contente de vivre le truc à fond. Herbie Hancock, pour nous, c’est un Dieu. Même si nous devions être la cinquième roue du carrosse, rien que de trouver un petit créneau ici, entre des artistes aussi importants, c’est déjà incroyable.
Si l’on vous dit que votre rap est « cool », ça vous va ? Euh… ok, pourquoi pas ? Je ne sais pas si c’est exactement comme ça que nous voyons les choses mais, ce qui est vrai, c’est que nos morceaux contiennent tous les ingrédients pour que la musique soit gaie, joyeuse. Définitivement positive. Mais ce n’est pas une revendication particulière. Nous aimons des tas d’autres choses. Le rap de la rue ou celui de Cent, ça nous convient aussi.
En tout cas, rien d’agressif… C’est juste que nous sommes faits comme ça. Même avant que De La Soul existe, on écoutait tout ce qui se faisait. Ice-T, Big Daddy Kane ou BLP. Même Prince à ses débuts, ou Herbie. Nous avons toujours écouté d’autres formes. C’est ce qui fait que nous avons évolué de cette façon. Tout en faisant une musique qui nous correspond.
Maceo Parker, les cuivres de James Brown : peu de groupes ont de telles contributions ! Dingue ! Ce sont nos collaborations les plus emblématiques mais il y en a eu beaucoup d’autres, de Snoop Dogg ou Chaka Khan. Ce qui était super, dans l’histoire des cuivres de James Brown, c’était le travail en cohésion. Il y avait entre nous une vraie vibration. Quelqu’un avait une idée pour faire mieux, on recommençait. Tout le monde était impliqué dans le projet. C’était un vrai partage.
Ring ring ring est votre hymne ? Ouais ! Les gens aiment toujours l’entendre et nous aimons toujours le jouer. On n’a jamais écrit une chanson dans le but de faire un carton, mais celle-là plaît aux enfants des ceux qui nous suivaient il y a vingt-cinq ans. On chante déjà pour la deuxième génération !