Emplois aidés :le Var en manque ?
Ils ne sont pas supprimés mais restreints selon le gouvernement qui les juge inefficaces et trop coûteux. Qu’en pensent les collectivités, les hôpitaux, les clubs et les associations qui les emploient ? Réponse dans notre dossier spécial.
La douche froide. Depuis les premières annonces en juillet et jusqu’aux déclarations récentes, à peine plus tempérées, les contrats aidés sont tombés en disgrâce. Il est loin le temps où un acteur de l’insertion sociale louait «le soutien indéfectible de l’État » et où un directeur départemental de Pôle emploi y voyait un outil de lutte contre le chômage des jeunes. La disette s’est abattue sur les contrats aidés. Le gouvernement les juge « coûteux »et« pas efficaces ». La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a annoncé que les contrats aidés seraient restreints. « C’est faux de dire qu’on va les supprimer : on va les cibler sur les personnes les plus éloignées de l’emploi et dans les secteurs où il y en a le plus besoin », a-t-elle martelé en début de semaine. Depuis les premières annonces, et face à la fronde, le Premier ministre, Édouard Philippe, est venu rappeler le contexte : tous les contrats aidés programmés en 2017 n’avaient pas été prévus au budget. « On devrait finir l’année avec environ 320 000 contrats », a-t-il tempéré. Un petit coup d’oeil aux statistiques locales montre que 8 117 Varois ont été embauchés en contrat aidé l’an passé, dont 14 % dans le secteur marchand. L’écrasante majorité concerne le secteur non-marchand.
Drastique
Jusqu’à l’hôpital public, qui doit « réfléchir à de nouvelles organisations ». « Nous avons en cours une centaine d’emplois aidés ,répond la directrice des ressources humaines du centre hospitalier de Toulon La Seyne, Françoise Bourgine. Et d’après nos informations, le dispositif va s’arrêter à l’hôpital. » Soit 104 emplois en moins. « Bien sûr, c’est un coup dur, d’abord pour les personnes concernées », concède-t-elle. Mais aussi pour l’hôpital, qui « n’est pas en situation de créer de l’emploi public ». Au premier semestre 2017, le nombre de contrats aidés a baissé, mais leur nombre va chuter bien plus drastiquement, au fil des semaines et des mois, quand les contrats arriveront à terme. Combien seront renouvelés ? Quelle sera la taille du couperet et quels seront les secteurs les plus pénalisés ? Dans une rentrée plus qu’incertaine, la parole est aux acteurs de terrain. Inquiets.