Zabou joue avec la folie
Cela peut être une prostituée qui parle seule dans la rue et qui apostrophe ceux qui cherchent à détourner le regard. Ou encore dans un hôpital, un psychiatre qui donne sérieusement le sentiment d’être aussi mal que ses malades et qui nous feraitdire:« Sortons vite d’ici. Nous, on n’est pas fous!» C’est avec tendresse et poésie que Logimperturbabledufou s’arrête sur ces instants auxquels on a tous cherché à échapper, que ce soit d’un côté ou de l’autre de la folie. Pour cela, Zabou Breitman, auteur et metteur en scène, a fait appel à quatre jeunes acteurs toujours en osmose qui enchaînent les scènes, comme autant de performances, passant de la blouse blanche à la camisole.
Représentations ce soir et samedi
Des extraits de Tchekhov, Shakespeare passent inaperçus dans ce qui pourrait être un vaste documentaire théâtral. On se demande : quelle logique à tout cela ? Aucune, en apparence. Et cela peut se révéler assez perturbant. Des spectateurs restent saisis. D’autres rient. Des comiques de situation nés de l’absurdité même de la folie, de vraies scènes de cirque et des intermèdes en danse et musique... Ces ingrédients nous font passer la pilule, en quelque sorte, pour aborder une autre dimension. Car sinon comment sortir de la litanie que l’on entend au final, ce dialogue de sourds entre gens dits normaux et fous, où la raison s’oppose systématiquement à la déraison ? Avec un langage qui lui est propre – la metteur en scène se défend d’ailleurs de toute charge contre la société –, Logimperturbabledufou ouvre des portes avec légèreté.
Représentations ce soir et samedi à 20 h 30, dimanche à 16 h au théâtre Liberté. Tarifs de 5 à 28 euros, selon conditions. Rens. www.theatre-liberte.fr