Toulon sous pression face à La Rochelle
Vainqueur de La Rochelle en demi-finale l’an dernier, le RCT s’attend à de sérieuses représailles cet après-midi. Le spectacle risque encore de souffrir d’un énorme combat
C’est une de ses particularités et peut-être ce qui contribue aussi à son succès, Patrice Collazzo est souvent là où on ne l’attend pas. Ainsi, à la veille de retrouvailles forcément musclées avec le RCT, et alors qu’on imaginait qu’il réservait «un chien de sa chienne » aux Toulonnais depuis la demifinale perdue l’an dernier au Vélodrome, le manager général rochelais a expliqué en conférence de presse : « Personnellement, la demi-finale n’est pas un mauvais souvenir », ou encore « On remet les compteurs à zéro, le match nul ici, la victoire là-bas, la demi perdue, plus rien ne compte aujourd’hui » .Ilaeffectivement raison. Le passé est le passé...
Quelques comptes à régler
Mais faut-il vraiment le croire ? Quand on connaît son caractère, et sa propension à cacher son jeu jusqu’au dernier moment, on a quand même un peu de mal à imaginer qu’il ait parfaitement digéré sa dernière défaite contre le RCT. En tout état de cause, quels que soient les ressorts de motivation qu’il activera, on peut s’attendre à un match très, très engagé. Du reste, Jérémy Sinzelle, lui, n’en fait pas mystère : « On a mis l’accent sur la demi-finale perdue l’an passé par La Rochelle. Je n’y étais pas encore, mais le fait de jouer contre Toulon, l’équipe qui nous a battus en phase finale amène forcément un sentiment de revanche. » Parce que, quoiqu’il en dise, l’ancien Seynois a encore quelques comptes à régler avec les Toulonnais et plus évidemment encore, parce que La Rochelle est de nouveau lancé vers les sommets et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin... Tout le monde l’a bien intégré au RCT, où les anciens se souviennent parfaitement de la défaite qui avait sanctionné le dernier passage des Rochelais à Mayol (20-23), tandis que les nouveaux savent tout le danger à défier cette équipe aussi joueuse que surdimensionnée. Cela dit, et même si le RCT n’est pas encore parfaitement maître de son nouveau plan de jeu et donc de ses sujets, les Rouge et Noir ne comptent pas gâcher le bénéfice de leur bon début de saison et notamment de leur première victoire à l’extérieur à Paris, en s’inclinant à domicile. Certes, ils n’auront pas tout à fait le couteau sous la gorge, mais la pression sera bien sur leurs épaules au coup d’envoi.
L’attaque mitraillette des Rochelais
Avec déjà 171 points inscrits en 5 matches, soit une moyenne de plus de 34 points par match pour 18,4 encaissés, l’attaque mitraillette des Rochelais se situe devant tout le monde actuellement. Très loin devant celle du RCT (116 points, soit, 23,2 par match). Pour autant, les Toulonnais qui, à défaut de proposer si tôt dans la saison un jeu parfaitement léché, font déjà preuve d’une belle volonté collective, ne vont nourrir aucun complexe face au second du championnat. Cela n’étonnera surtout pas Patrice Collazo : « Rien qu’en évoquant le nom du RCT, on sait où l’on va » a facilement reconnu le manager rochelais, en insistant sur l’impérieuse nécessité de jouer à fond 80 minutes durant. Les Toulonnais seraient bien inspirés d’en faire autant, car les sautes de régime dont ils sont encore coutumiers pourraient faire le miel de bourdons rochelais déjà bien lancés dans la continuité de la saison dernière. Avec déjà deux victoires à l’extérieur (Agen, 15-20, et Brive 1019) en trois déplacements, La Rochelle a repris, comme l’an passé, la tête du classement britannique... À moins que l’absence de ses impact players Botia, Qovu, ou encore Boughanmi, qui, à cette heure, ne figurent pas sur la feuille de match, et la constitution d’un gros banc de remplaçants, n’illustre effectivement la seule volonté de Collazo de tenter un coup, au cas où. Allez savoir, avec ce cachotier...